BLA, Ondo Mba : une liberté retrouvée malgré les preuves de malversations financières

Dans leur procès qui a commencé hier, Norbert Emmanuel Tony Ondo Mba et Brice Laccruche Alihanga ont été pourtant reconnus coupables des crimes qui leur étaient reprochés. Ils ont cependant bénéficié de peine d’emprisonnement qui couvrent la durée de leur détention.

Brice Laccruche Alihanga et Norbert Emmanuel Tony Ondo Mba ont tremblé jusqu’au bout de leur procès qui a duré quasiment 24 heures. Débuté vendredi, ce n’est que ce samedi, à 5h45, qu’ils ont été informés de la décision clémente de la Cour criminelle spéciale à leur encontre.

Reconnu coupable de détournement de fonds publics et d’association de malfaiteurs, l’ancien directeur de cabinet (2017-2019) d’Ali Bongo Ondimba, alors chef de l’Etat, n’a écopé que de 12 mois de réclusion criminelle dont 8 avec sursis. Aussi, doit-il s’acquitter d’une somme de 5 milliards de FCFA au titre des dommages et intérêts, en plus d’une amende de 100 millions de FCFA.

Quant à l’ex-ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, pour s’être rendu coupable du recel d’argent public, de concussion, du blanchiment des capitaux et d’association de malfaiteurs, il a également été condamné à 12 ans de réclusion criminelle dont 9 avec sursis. La Cour a, en outre, décidé que Tony Ondo Mba paie une somme de 1,8 milliard de nos francs, une amende de 100 millions de FCFA également et de la confiscation d’un immeuble dont l’acquisition fait l’objet d’un blanchiment.

Les sanctions prononcées contre ces deux personnages très proches couvrent en réalité la durée de la période passée en détention préventive, car c’est en décembre 2019 qu’ils ont été écroués à la prison centrale de Libreville dans le cadre de l’opération « Scorpion ». Aussi, correspondent-elles aux avantages illicitement acquis sur le dos de l’État, donc du contribuable gabonais. Les charges mises sur eux sont évidemment prévues et punies par les articles 48, 49, 127, 141, 193, 194, 378 et suivants du Code pénal.

Les accusations résultent du détournement d’importantes sommes d’argent payées à l’État gabonais par la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog). Le premier est lié au redressement fiscal de la filiale du groupe français Eramet, selon le greffier en chef. Une affaire qui remonte en réalité en 2018.

Dans le détail, l’administration fiscale réclamait à Comilog une somme de 181 milliards de FCFA au titre dudit redressement. Un montant contesté par l’entreprise, qui était plutôt prête à verser 80 milliards de FCFA. Un désaccord à la suite duquel des séances de travail sont organisées, aussi bien à Moanda qu’à Paris en France. Avec, à chaque fois, Brice Laccruche Alihanga à la tête de la délégation gabonaise comprenant également les ministres Ondo Mba et Roger Owono Mba (Finances).

Finalement, la filiale du groupe Eramet consent de payer 155 milliards de FCFA. Sauf que, fort de ses fonctions de directeur de cabinet du chef de l’Etat à cette époque, décide, selon lui « sur instructions du président Ali Bongo Ondimba », de partager cette somme, « au titre d’un bonus » dont la clé de répartition est faite par lui.

De ce partage, il s’attribue 5 milliards de FCFA. Cadeau tant les ministre Owono Mba et Ondo Mba d’un milliard chacun. Après tout, c’était lui le chef, le plus proche collaborateur de la première autorité du pays.

Tout au long de cette audience, Brice Laccruche Alihanga, né à Marseille d’un couple français, mais devenu Gabonais après l’union scellée entre sa mère et feu Alihanga, est apparu bien affaibli par la maladie. Au point qu’il a été régulièrement autorisé par la Cour criminelle à s’asseoir.

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