22 novembre 2024

Inspection du Travail : un géant aux pieds d’argile !

C’est la triste conclusion que l’on tire de l’émission les Grands Dossiers de ce dimanche, consacrée au ministère du Travail et ses démembrements. Une séquence au cours de laquelle les manquements multiformes de l’inspection du Travail ont choqué et cristallisé les débats.

L’inspection général du Travail est définitivement un géant aux pieds d’argile. Si beaucoup en doutaient encore, ce n’est plus le cas, après avoir suivi l’émission les Grands Dossiers ce dimanche sur la télévision nationale. Laquelle émission a mis à nu les manquements criants au sein de cette entité pourtant stratégique pour la défense des droits des salariés du Gabon.

L’on y a appris que l’entité fait face à un déficit abyssal en matériel roulant et en personnel. Un marasme qui empêche les inspecteurs du Travail de se déployer comme le terrain l’exige. « Comment voulez-vous que l’inspecteur du Travail puisse régulièrement faire des visites inopinées au sein des entreprises s’il n’a aucun moyen de transport pour s’y rendre ? (…) C’est le cas dans les neuf directions provinciales du Travail du Gabon. Nous n’avons pas de bus au niveau du ministère. À ce jour, nous n’avons que quatre véhicules immatriculés 192, logés au cabinet du ministre », s’est offusquée la directrice générale du Travail, Emilie Leocady Moussadji, lorsqu’elle a été acculée de questions sur l’immobilisme apparent de son service.

Un dénouement qu’a confirmé le ministre du Travail, Adrien Nguéma Mba, également présent sur le plateau : « (…) Les inspecteurs du Travail sont souvent obligés, notamment en zone reculée, d’emprunter les véhicules des employeurs pour aller faire des constats au sein des sociétés. J’ai dû mettre mes voitures d’escorte à leur disposition, afin qu’ils puissent se déployer un tant soit peu. Par ailleurs, il n’y a pas assez de personnels pour effectuer les contrôles. Avec 62 inspecteurs pour tout le Gabon, comment voulez-vous qu’on puisse aller sur le terrain tous les jours? C’est insuffisant ! C’est pour cela que nous attendons la répartition des postes budgétaires« , a dit le membre du gouvernement.

Et l’autorité ministérielle de conclure : « Vous ne pouvez pas initier une guerre (sur le respect du Code de travail par les employeurs NDLR) si vous n’avez pas les hommes. Les militaires disent une mission, des moyens, et des hommes. C’est une guerre que nous menons. Et une guerre terrible. Malheureusement, nous n’avons pas d’hommes, nous n’avons pas de moyens« .

Espérons que les choses s’améliorent rapidement au sein de ce département ministériel, afin de garantir des conditions de travail décent et sécurisé aux salariés du pays. Ce d’autant que les échos qui parviennent de certaines entreprises ne sont pas rassurants.

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