Si une nouvelle dynamique semble impulsée par les autorités de Transition, avec le désengorgement des prisons du pays, et la formation du personnel, beaucoup trop de maux continuent d’avoir cours dans les lieux de privation de liberté.
A l’occasion de la célébration de la journée nationale des droits de l’homme, le 30 mai dernier, le Gabon a débuté, conformément à la thématique de cette année, « Dix jours d’actions pour humaniser les lieux de privation de liberté ». Une nécessité, au regard de la persistance de comportements violents et dégradants sur les gardés à vue et les prisonniers.
En effet, des commissariats où débutent généralement les enquêtes, jusqu’aux prisons, trop de justiciables continuent de voir leurs droits bafoués par les tortures en interrogatoire, la privatisation de soins pour les malades sous traitement, l’absence d’avocat, des détentions provisoires trop longues, etc. Des situations qui sont pourtant proscrites par le Code pénal gabonais, mais dont la violation s’est banalisée sous nos cieux.
Pour preuve, une délégation onusienne a mené des visites inopinées dans 18 lieux de privation de liberté du Gabon, en mars dernier, et constaté la surpopulation, et des conditions de détentions «horribles et déplorables». Le Gabon a pourtant ratifié, en 2010, la convention des Nations Unies contre la torture. A ce propos, le Comité onusien avait noté qu’il n’y a pas de réelles améliorations depuis lors. C’est dire que les résultats de ces 10 jours d’actions des autorités judiciaires sont attendus par tous. Car en la matière, chacun est un prisonnier en sursis.