22 novembre 2024

Procès de BLA : la Cour criminelle spécialisée va vérifier son état de santé

Alors que devait se tenir une nouvelle audience concernant Brice Laccruche Alihanga devant la Cour criminelle spécialisée, l’ex-messager intime d’Ali Bongo Ondimba ne s’est pas présenté à la barre. Motif : il a été admis en urgence au CHU d’Angondjé. La juridiction précitée a donc décidé de commettre une équipe dans cette structure hospitalière pour vérifier l’information qui lui a été donnée.

Brice Laccruche Alihanga et son coaccusé Gérard Fanou, tous deux poursuivis pour présomption de détournements d’argent public et de blanchiment des capitaux, étaient attendus ce mercredi 12 juin 2024 devant la Cour criminelle spécialisée de Libreville pour répondre de ces chefs. Mais l’audience a dû être suspendue à nouveau, sur décision de la juridiction de jugement, du fait que seul la deuxième personne citée s’est présentée.

La Cour a donc constaté l’absence à la barre de l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba. Cela, après que les avocats de la défense l’ont effectivement informé de ce que «Brice Laccruche Alihanga a été transporté d’urgence au Centre hospitalier universitaire d’Angondjé (CHUA) dans un état critique, dans la nuit».

La juridiction présidée par Juste Ogandaga Ambourouet a alors décidé de commettre une équipe conduite par un magistrat et un greffier pour se rendre au CHUA où elle doit vérifier si l’accusé Brice Laccruche Alihanga est apte ou pas à répondre aux questions de la Cour, dans le cadre de ce procès. Cette décision est légale, car se fondant sur les dispositions de l’article 314 du Code de procédure pénale qui stipule que «si l’accusé ne peut, en raison de son état de santé, comparaître devant la Cour criminelle, celle-ci ordonne, par décision spéciale et motivée, que ledit accusé, éventuellement assisté de son conseil, sera entendu au sein d’un établissement sanitaire par un magistrat commis à cet effet accompagné d’un greffier».

Mieux, au terme de l’article 242 du Code de procédure pénale, «le président de la Cour criminelle est investi d’un pouvoir discrétionnaire en vertu duquel, en son âme et conscience, il prend toutes mesures qu’il juge utiles à la manifestation de la vérité». La décision de la juridiction de jugement épouse ainsi le réquisitoire du parquet général représenté à cette audience par le procureur général, Jean Bedel Moussodou.

La Cour criminelle spécialisée a estimé que Me Jean-Paul Moumbembé et ses confrères n’ont pu produire à la Cour criminelle spécialisée un quelconque document attestant de l’admission de Brice Laccruche Alihanga au CHU d’Angondjé, encore moins un certificat médical pouvant la renseigner sur l’opportunité de l’application des dispositions de l’article 314 du Code de procédure pénale. Et que, de ce fait, il convient au préalable de recueillir plus amples informations en se rendant au lieu de l’hospitalisation.

Cela est d’autant plus justifié que, selon l’article 245 du même Code de procédure pénale, «les débats, une fois entamés, ne peuvent être interrompus. Ils doivent continuer jusqu’à ce qu’il soit prononcé l’arrêt de la Cour criminelle». La Cour criminelle spécialisée veut donc s’assurer de la véracité des informations données par les avocats de la défense. A l’instar de Saint-Thomas qui, rapporte la Bible, aurait douté de la résurrection de Jésus Christ.

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