
L’accusation n’a pas pu produire des éléments de preuve contre ce compatriote, poursuivi pour des faits finalement non commis mais qui lui ont valu 6 ans de prison.
En droit pénal, le bénéfice du doute ou la preuve hors de tout doute raisonnable est le principe de ne pas condamner une personne si les preuves décisives manquent. En somme, le doute profite toujours à l’accusé.
Derrière les barreaux depuis le 4 décembre 2018 pour une affaire de viol avec violences qu’il aurait commis sur sa compatriote Ange Matsanga Mabakamole, le Gabonais Rodrigue Ndzime Minko a été acquitté, mardi dernier, par la Cour d’appel judiciaire de Libreville siégeant en session criminelle ordinaire et devant laquelle il a donc comparu pour les faits sus-évoqués. En raison de la constance de ses déclarations, aussi bien en enquête préliminaire qu’à l’instruction à la barre, la Cour a conclu à l’existence d’un fort doute sur la véracité des charges mises sur ce jeune homme de 32 ans et père de 4 enfants.
Et c’est sur cette base qu’il a été déclaré non coupable du crime de viol avec violences, qu’il aurait commis en novembre d’il y a quasiment 6 ans. Ce jour-là, Rodrigue Ndzime Minko et sa victime présumée s’étaient retrouvés dans un lieu de détente.
Plus tard, la dame, mère de 2 enfants qu’elle avait abandonnés dans la maison pour aller boire et danser, dit avoir eu envie d’aller se soulager. Marchant vers les vestiaires, un garçon inconnu d’elle l’aurait suivie.
Apeurée, elle lui aurait balancé une bouteille. C’est alors que, dit-elle dans sa déposition, les camarades du garçon en question l’auraient encerclée. Ayant suivi la scène, Rodrigue Ndzime Minko serait arrivé pour calmer les jeunes gens qui s’apprêtaient à la passer à tabac.
Non sans se décider, au petit matin, de la raccompagner chez elle. En chemin, il lui propose de prendre «une dernière pour la route». Ce qu’elle aurait refusé. Mécontent de cette réponse, Rodrigue Ndzime Minko lui aurait exigé «le remboursement d’une somme de 60 000 FCFA» qu’il aurait remise aux garçons qui voulaient agresser la dame pour les calmer.
S’en suit une dispute qui aurait poussé le mis en cause à la rouer de coups, avant d’abuser d’elle. C’est à la suite de cela que Ange Matsanga Mabakamole dépose une plainte à la Direction de la sûreté urbaine (DSU).
Le récit de cette histoire n’a pas convaincu la Cour criminelle, qui a acquitté Rodrigue Ndzime Minko au bénéfice du doute. Ce dernier quitte ainsi le pénitencier de Libreville après y avoir passé 6 ans sans motif réel. Et pour des faits pour lesquels il encourait 30 ans de réclusion criminelle et une amende de 30 millions de FCFA.