Ces derniers temps, des informations accompagnées de photos sont propagées sur les réseaux sociaux, faisant état de disparition ou d’enlèvement d’enfants.
Il ne se passe pas une semaine, à Libreville, sans que la toile ne soit inondée d’informations relatives aux disparitions d’enfants des domiciles familiaux. Nombreux sont ceux qui lient ces faits présumés aux enlèvements pour des sacrifices humains.
Face à la diffusion de ces nouvelles, le gouvernement et l’appareil judiciaire brillent pour l’instant par leur silence. Si cette attitude suscite divers commentaires au sein de l’opinion, l’on pourrait aussi s’interroger sur la véracité ou non desdites informations. D’autant que, à ce jour, aucune famille n’a utilisé les canaux officiels pour signaler la disparition d’un proche et ainsi émettre un avis de recherche.
Au Gabon, la loi punit la diffusion de fausses nouvelles. En effet, l’article 93 du Code pénal en vigueur dispose que «la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé l’ordre public ou sera susceptible de le troubler, est punie d’un emprisonnement de 5 ans au plus et d’une amende de 3 millions de FCFA au plus».
C’est d’ailleurs sur la base de ces dispositions que Jocelyn Nsimoro Obame dit Stempy Love, ancien animateur de la première chaîne de télévision, a été le 24 juin dernier par le Tribunal correctionnel à un an d’emprisonnement (dont 9 avec sursis) et à une amende de 200 mille FCFA, en plus de la somme de 10 millions de FCFA qu’il devra verser à sa victime, Victorine Tchico, au titre des dommages et intérêts.
Si les informations propagées sur les réseaux sociaux étaient infondées, il revient à la justice de prendre ses responsabilités pour prévenir le trouble à l’ordre public qui pourrait donner à des lynchages. L’on a encore souvenance des évènements survenus en janvier 2020 à Libreville. Avec un compatriote, Patrick Eyeghe Obame, incompréhensiblement tué par une foule hystérique devant ses enfants qu’il allait chercher à l’école.
Et si les faits étaient avérés, c’est également de son ressort de mettre en mouvement ses artifices pour prévenir de tels actes et garantir aux citoyens un quotidien placide. Ce n’est que cela que les habitants du Gabon escomptent chaque jour.