Christian Edou 
C’est la conclusion à laquelle en arrivent plusieurs observateurs, tant le repreneur de Sucaf avait promis un retour à la normale de la fourniture de sucre avant la fin du mois de juin 2024.
« D’ici 3 semaines, vous aurez du sucre ! ». C’est par cette assurance que Donald Olo Nguema, directeur commercial de Les Sucreries du Gabon (anciennement Sucaf), avait clos son passage sur les antennes de Gabon Télévisions le 2 juin dernier, au début de la pénurie de sucre dans le pays.
De trois semaines de patience, les Gabonais en sont désormais à cinq, car le sucre manque toujours dans les rayons, après une légère accalmie. Le mal est tel que ce produit de consommation très courante a désormais cours au marché noir, où il peut s’écouler jusqu’à 1500 FCFA le paquet ! Soit 50% de plus que le prix homologué.
Une source au fait de la question explique cette pénurie par une campagne sucrière qui n’a pas encore débuté. « Il y a ce qu’on appelle la période de production (la campagne). Elle n’a pas encore eu lieu depuis la mutation de l’entreprise Sucaf en Sucreries du Gabon. Mais cela ne saurait tarder, puisque cette campagne est supposée démarrer à la mi-juillet ». En attendant, les populations broient du noir pour manger à leur convenance, tant le sucre fait partie de nombreux mets.
Le 26 avril 2024, Sucaf a officiellement été cédé à l’entreprise turque MBF International (90%) et l’État gabonais (10%), pour une somme symbolique. En contrepartie, l’investisseur s’engageait à assurer la couverture du marché national pour un an, en plus de maintenir les prix du sucre sur le marché local. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet engagement n’est pour l’instant pas tenu.
