
En visite sur le site, avec sa collègue Parfaite Amouyeme Ollame (Commerce, PME-PMI et Activités génératrices de revenus), le ministre des Mines a eu un langage franc face aux populations locales.
Le ministre des Mines, Gilles Nembe, vient d’effectuer une visite d’inspection à la mine de fer de Bélinga, dans la province de l’Ogooué-Ivindo. Accompagné de sa collègue en charge du Commerce, des PME-PMI et des Activités génératrices de revenus, Parfaite Amouyeme Ollame, le membre du gouvernement de la Transition est allé s’imprégner des avancées liées à la mise en valeur de ce gisement.
Une visite d’une importance certaine, en ce qu’elle a permis de rassurer les populations du cru sur les contours de ce projet minier dont les retombées économiques attendues contribueront au développement de la région et du Gabon. Bien évidemment, les populations autochtones doivent en tirer profit.
C’est en 1895 qu’a été découvert ce gisement, a souligné le ministre Nembe. Mais pour différentes raisons, il n’a jamais été valorisé. «La première raison était la mise en place d’un modèle économique permettant d’assurer la rentabilisation des infrastructures. Pour que le projet soit viable, il faudrait une circulation nationale supérieure à 40 millions de tonnes de fer par an», a-t-il détaillé.
Ceci appelle donc à une mutualisation des capacités entre les gisements de fer de Belinga et Baniaka (Haut-Ogooué) et le gisement de manganèse de Okouma dont les premières études datent de 2016. A ce qu’il semble, l’actuelle voie ferrée et le port d’Owendo ne permettraient pas de rentabiliser l’opération.
Du coup, pour la phase d’exploitation à venir, il serait indispensable de construire une ligne ferroviaire entre Belinga et Mayumba, en passant par Booué. «Cela dit, Belinga ne devrait être opérationnel que dans 5 à 9 ans, en fonction des avancées actuelles», a estimé le chef du département ministériel des Mines.
«Contrairement à la supposée mise en exploitation annoncée par le régime déchu, nous sommes toujours sur un gisement en phase d’exploration. Les 14 000 tonnes qui avaient été expédiées rentraient dans le cadre de tests», a-t-il expliqué. Avant d’inviter les populations à «faire preuve de patience quant à l’aboutissement de cet ambitieux projet minier qui recèle une réserve de plus d’un milliard de tonnes».
Pour Gilles Nembe, «il est difficile de changer en 11 mois une décennie d’erreurs». Une affirmation qui semble traduire le doute du membre du gouvernement quant à la période annoncée pour la mise en valeur de ce projet, bien que cela n’entamerait en rien la détermination des autorités de la Transition à tenir leurs promesses.