
La fraude en question vient d’être découverte à la faveur d’une enquête menée par les services de l’administration forestière, la Police judiciaire et l’ONG Conservation justice, au village Aschouka, dans le département de l’Ogooué et des Lacs.
Selon une maxime bien connue, «la fraude la mieux ourdie a pour point de départ une stupidité de la conscience». Et c’est le moins que l’on puisse dire de N.A, membre de la délégation spéciale en charge de la gestion du Conseil départemental de l’Ogooué et des Lacs.
Ce dernier serait mêlé à une exploitation forestière illicite dans cette circonscription administrative de la province du Moyen-Ogooué, apprend-on de sources policières et des services du ministère des Eaux et Forêts. Il serait pris en flagrant délit à la suite d’une opération de contrôle menée conjointement par l’administration précitée, l’ONG Conservation justice et la Police judiciaire de Lambaréné.
L’opération en question aurait permis de constater une exploitation forestière non autorisée au lac Oguemoué ainsi que dans les zones de Mpoundou et Bingovion. En fait, le mis en cause se serait lancé dans l’exploitation forestière sans l’autorisation de l’administration compétente, en plus des manœuvres frauduleuses pour contourner la législation en vigueur.
A en croire nos sources, le mis en cause se serait servi des membres de sa famille pour masquer ses pratiques répréhensibles. Son fils et sa fille auraient ainsi été utilisés comme boucliers administratifs, une violation des dispositions de notre loi forestière.
Sieur W.N.M.T.D, le fils de N.A, aurait obtenu une autorisation pour la coupe du bois de sciage au village Aschouka. En bon enfant, il aurait ensuite cédé cette autorisation administrative à son géniteur. Sa sœur, M.M.N.L, aurait quant à elle poursuivi l’exploitation illégale sous la supervision de son papa, sans une autorisation délivrée par le ministère en charge des Eaux et Forêts.
L’enquête ainsi menée a mis au grand jour une exploitation forestière illégale et à grande échelle sur deux sites. Au total, près de 269 mètres cubes de bois sciés ont été découverts par les enquêteurs, bien au-delà des quantités autorisées par la loi.
Le parquet de Lambaréné saisi, sa décision sur ce dossier est d’autant plus attendue qu’il s’agira aussi de décourager d’autres fraudeurs forestiers. Si les plus hautes autorités de la République accordent une attention particulière aux initiatives entrepreneuriales locales, celles-ci ne sauraient cependant pas se faire au détriment des droits des communautés ou en violation de la réglementation en vigueur.