
Portée devant elle en mars 2021, suite à un compromis signé entre le Gabon et la Guinée équatoriale en 2016 et entré en vigueur en 2020, la Cour internationale de justice a arrêté la période allant du 30 septembre au 4 octobre 2024 pour la tenue prochaine d’audiences publiques dans liées au différend territorial qui oppose ces deux pays.
D’une superficie de 20 hectares, l’île Mbanié est au cœur d’un différend judiciaire entre le Gabon et la Guinée équatoriale. Tout comme l’île Cocotiers et l’îlot Conga. Le différend devrait bientôt connaître son épilogue devant la Cour internationale de Justice, selon plusieurs sources dont des confrères.
Alors que les trois petits territoires regorgeraient d’importantes réserves d’or noir, selon des spécialistes, la souveraineté du Gabon sur Mbanié, île située à une dizaine de kilomètres seulement de la province de l’Estuaire est contestée par Malabo. Il n’échappe à personne que Mbanié se trouve dans les eaux gabonaises.
A ce qu’il semble, ce différend territorial entre le Gabon et son voisin ne serait que la suite logique des rapports conflictuels existant entre la France et l’Espagne. Les deux anciennes puissances (la France pour le Gabon et l’Espagne pour la Guinée équatoriale) ont paraphé, en 1900, la Convention de Paris fixant les frontières terrestres, tout en incluant les îles sur lesquelles Paris reconnaissait la souveraineté espagnole. Il s’agit des Corisco, Elobey Chico et Elobey Grande.
Vers la fin de la période coloniale, l’Espagne va remettre en cause ce traité, faisant ainsi de Mbanié, Conga et Cocotiers des «dépendances» de Corisco. C’est, assurément, là le début du différend territorial qui va exacerber au lendemain des indépendances.
Pour tenter de trouver un nouveau consensus, des discussions ont été ouvertes le 4 juin 1970 à l’initiative du Gabon. Les réunions ont lieu aussi bien à Libreville qu’à Bata.
Entre temps, plusieurs incidents ont été enregistrés sur cette île, en pleines discussions. Le plus palpable étant survenu le 20 février 1972. Ce jour-là, des plaisanciers venant du Gabon et pêchant aux abords de l’île avaient essuyé des coups de feu de la part des militaires équatoguinéens. Trois jours plus tard, des gendarmes gabonais ont effectué une descente punitive pour déloger les soldats envoyés par Malabo.
Compte tenu de ce climat délétère, la Communauté internationale a tenté plusieurs médiations. D’où la signature, le 12 septembre 1974, de la Convention de Bata déterminant les frontières terrestres et maritimes du Gabon et de la Guinée équatoriale, par feus les présidents Omar Bongo Ondimba (alors Albert Bernard Bongo) et Francisco Macias Nguema.
Mais, comme piqué par une anophèle, Malabo a régulièrement sapé les relations entre nos deux pays. Début 1990, la Guinée équatoriale relance le différend. En réalité, l’intérêt de cette ancienne colonie espagnole pour Mbanié tiendrait au contrôle de zones maritimes situées entre les côtes du Gabon et l’île de São Tomé pour lesquelles le Gabon et elle ont attribué des permis pétroliers sur les mêmes espaces.
Aujourd’hui, «la Cour internationale de Justice s’apprête à rendre un verdict historique qui pourrait redessiner la carte du golfe de Guinée et redistribuer les cartes de l’or noir en Afrique centrale», selon des confrères.
L’instance juridictionnelle vient d’annoncer la tenue prochaine d’audiences publiques dans cette affaire, du 30 septembre au 4 octobre 2024. C’est en mars 2021 qu’elle a été portée devant elle, à la suite d’un compromis signé entre le Gabon et la Guinée équatoriale en 2016 et entré en vigueur en 2020.