
Hier, notre confrère Franck Charly Mandoukou a décidé d’ester en justice le membre du gouvernement qu’il accuse de l’avoir menacé de le tuer.
C’est une nouvelle affaire embarrassante pour les autorités de la transition, après celle portée devant la justice par le citoyen Hervé-Patrick Opiangah et qui porte sur le protocole transactionnel signé par le Conseil d’Etat et l’Agence judiciaire de l’Etat au profit de la société maltaise Webcor ITP. La nouvelle affaire implique directement un membre du gouvernement dont le chef n’a pourtant de cesse d’appeler à l’exemplarité.
En effet, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Jonathan Ignoumba, fait l’objet d’une plainte déposée au parquet de la République, le 28 août 2024, par le journaliste Franck Charly Mandoukou. Notre confrère dénonce un acte de menaces de mort et de préméditation qu’il aurait subi de la part du membre du gouvernement précité.
Tout remonterait au lundi 26 août dernier. Dans sa déposition, le journaliste précise que «ce jour-là, aux environs de 13 heures, j’ai reçu un appel téléphonique de monsieur Ignoumba. Au cours de cet appel, il m’a reproché d’avoir rédigé un article concernant l’un de ses proches. Alors que je tentais de lui fournir des explications, il m’a menacé en affirmant qu’il allait me faire tuer, il répètera cette menace à deux reprises. Face à son manque d’écoute, j’ai décidé de mettre fin à la conversation. La durée totale de l’appel était de 3 minutes 36 secondes».
En droit pénal, une menace de mort est un acte d’intimidation où l’auteur exprime son intention de tuer la victime, que ce soit verbalement en face à face, par téléphone, par écrit, sur internet, ou par des images. La loi punit sévèrement ce délit, et la victime a le droit de porter plainte.
Au Gabon, ce n’est pas la première fois qu’un journaliste est victime de ce genre de faits. Mais leurs auteurs n’ont jamais été inquiétés, certains usant même de leurs relations avec des agents des forces de défense et de sécurité pour interpeller leurs victimes. A l’ère de la restauration des valeurs, l’on attend de connaître quelle suite sera donnée à cette affaire.
Les deux parties sont attendues le 19 septembre prochain au tribunal, probablement pour une confrontation. Il reste à savoir si l’ancien transfuge du Parti démocratique gabonais (PDG) répondra à la convocation.