Plus de mois après la plainte déposée par le citoyen Hervé-Patrick Opiangah, le maître des poursuites demeure muet face à ce problème qui lèse les intérêts du Gabon et de son peuple.
En juillet dernier, Hervé-Patrick Opiangah déposait une plainte contre X au niveau du parquet de la République, avec constitution de partie civile. A travers cette démarche, ce compatriote bien connu dans les milieux des affaires et politiques dénonçait le protocole transactionnel signé au bénéfice de Webcor ITP, par le Conseil d’Etat et l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE).
Lequel accord contraint l’Etat gabonais à finalement verser une somme de près de 70 milliards de FCFA à la société maltaise, montant correspondant au coût de l’édification du Grand marché de Libreville, sur le site des anciens Jardins de la Peyrie. Ce, alors même que le Gabon était en position de force après avoir remporté le procès devant la Cour d’appel de Paris en France.
Un peu plus de deux mois après le dépôt de cette plainte, la justice afficherait une certaine atonie, au point de susciter le doute au sein d’une opinion qui la sait pourtant réactive lorsqu’il s’agit par exemple des cas de braquage. Alors que les principaux signataires de cet accord inique semblent déjà identifiés, le parquet de la République donne l’impression d’être entortillé entre le devoir sacerdotal de faire la lumière sur cette affaire et des mains noires qui tenteraient de l’étouffer.
Tout compte fait, il y a lieu de se demander à qui profite le crime. Surtout quand l’on se rappelle qu’un haut responsable d’administration a été récemment suspendu de ses fonctions pour une suspicion, avant d’être débarqué en Conseil des ministres.
Il y a un mois, les avocats de l’auteur de la plainte, Mes Gisèle Eyue Bekale, Célestin Mba Ondo et Jean-Paul Moumbembé, animaient une conférence de presse au cours de laquelle ils avaient fait de choquantes révélations. Interprétant le mutisme du gouvernement comme « un refus de porter assistance à une patrie en danger ».
Pour leur part, au cours d’une déclaration lue devant la presse, des organisations syndicales des travailleurs avaient soutenu la démarche d’Hervé-Patrick Opiangah, en invitant « la justice restaurée » à faire la lumière sur ce « dossier choquant ». Mais ne bouge, au point que l’on a l’impression que les pratiques décriées sous le régime déchu ont des nouveaux protecteurs.