19 octobre 2025

Référendum 2024/ADS : Istovant Nkoghe dénonce des ‘’incohérences’’ dans le projet de nouvelle Constitution

À deux jours du Référendum constitutionnel prévu au Gabon, Istovant Nkoghe, avocat et président de l’Alliance démocratique et solidaire (ADS), publie une lettre ouverte, quelque peu ‘’troublante’’, adressée au président de la Transition. Il y dénonce des erreurs de renvoi et des ‘’incohérences’’ dans le texte soumis au vote du 16 novembre prochain, appelant au report du scrutin. Car, selon lui, ces failles menaceraient non seulement la stabilité des institutions et compromettraient également la nature républicaine du régime gabonais.

Dans sa lettre, Istovant Nkoghe alerte l’opinion sur des faits qu’il qualifie lui-même d’incohérents dans le projet de nouvelle Constitution. « Monsieur le président, ces erreurs ne peuvent être soumises à l’approbation des Gabonais dans un scrutin aussi symbolique pour le destin de notre nation, dont vous êtes actuellement le principal garant ». Un message fort, largement relayé sur les réseaux sociaux au moyen d’une vidéo, qui tend déjà à prendre de l’ampleur à trois jours seulement du vote référendaire. Ce poste du président de l’ADS appelle surtout à une reconsidération urgente du texte. Des arguments qu’il fonde sur la base de certains articles.

Des erreurs menaçant l’équilibre institutionnel

L’analyse détaillée du projet de Constitution d’Istovant Nkoghe révèle une série d’erreurs techniques qui vont bien au-delà de simples fautes de frappe, selon lui. Par exemple, l’article 96 renvoie à l’article 170 pour les procédures de révision constitutionnelle, alors que ce dernier traite de l’amnistie liée aux évènements politiques d’août 2023. D’autres articles, comme l’article 46, comportent des erreurs de renvoi qui risquent, toujours selon le président de l’ADS, de perturber les mécanismes de gouvernance en cas d’empêchement du président.

Ces incohérences se manifestent aussi, à en croire l’intéressé, dans les sections traitant de la défense nationale et de la politique étrangère, où des erreurs de renvoi aux articles 66, 67, et 68 pourraient causer des confusions graves dans les prérogatives de commandement des forces armées et de gestion des relations diplomatiques. Ce manque de cohérence affaiblit la lisibilité et la crédibilité du texte proposé.

Une faille dans la gestion de l’état d’urgence

Le cadre juridique de l’état d’urgence, essentiel pour la sécurité nationale, est lui aussi mal référencé, explique Istovant Nkoghe, alors qu’il devrait être précisé à l’article 60, le projet de Constitution renvoie à l’article 71. Cette confusion pourrait permettre à un vice-président intérimaire d’exercer des pouvoirs inappropriés, mettant en péril l’équilibre du régime républicain.

L’ADS demande un report du référendum

Face à ces « irrégularités matérielles » qu’il considère dangereuses, Me Istovant Nkoghe et l’ADS réclament officiellement le report du référendum prévu le 16 novembre. Ce délai, selon eux, permettrait de corriger les incohérences et de présenter aux Gabonais un texte conforme aux exigences de stabilité et de sécurité nationale.

Un enjeu crucial pour l’avenir du Gabon

Alors que les Gabonais s’apprêtent à se prononcer sur la loi fondamentale soumise à leur approbation, le président de l’ADS, Istovant Nkoghe, fustige la qualité du texte proposé qui prendrait une importance particulière. Le projet de Constitution doit, selon lui, poser les bases du régime à venir et incarner les valeurs républicaines. L’ADS se dit ainsi disposée à collaborer avec le gouvernement pour élaborer un texte plus solide et sans ambiguïté. La décision reste donc entre les mains du président de la Transition, à quelques heures de ce référendum décisif pour l’avenir politique du Gabon.

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