Le 16 novembre 2024, les citoyens gabonais se sont massivement mobilisés pour un Référendum historique portant sur une nouvelle Constitution. Avec 91,80 % de votes en faveur du texte et seulement 8,20 % d’opposition, ce projet a reçu une approbation écrasante, marquant une étape décisive dans la trajectoire politique et sociale du Gabon. Ce résultat reflète un fort engouement populaire pour les réformes envisagées, notamment celles visant à renforcer les droits fondamentaux et les principes de justice sociale.
Parmi les dispositions clés du nouveau texte, trois articles ont particulièrement influencé les électeurs : le droit à la propriété, la protection de la jeunesse et le droit à un emploi. Ces éléments, porteurs d’une vision progressiste, répondent à des attentes profondes de la population et traduisent une volonté de bâtir une société plus équitable et inclusive.
Article 10 : Reconnaissance des droits inviolables et imprescriptibles de l’Homme
Cet article affirme que la République Gabonaise reconnaît les droits humains comme étant des valeurs fondamentales et universelles. En les qualifiant d’inviolables et imprescriptibles, il indique que ces droits ne peuvent être ni supprimés ni limités, quels que soient les contextes ou les circonstances.
L’obligation pour les pouvoirs publics de respecter ces droits reflète un engagement institutionnel à en faire le socle de toutes les décisions politiques, administratives et judiciaires. Cet article garantit ainsi que la protection des droits humains demeure une priorité dans la gestion des affaires publiques et qu’aucun gouvernement ou autorité ne peut agir en contradiction avec ces principes.
Article 11 : Protection de la vie et de l’intégrité humaine
Cet article consacre plusieurs droits essentiels à chaque citoyen :
- Droit à la vie : La vie humaine est considérée comme un droit sacré que la République s’engage à protéger. Aucune atteinte arbitraire ou injustifiée à la vie ne peut être tolérée.
- Libre développement de la personnalité : Chaque individu a la liberté de poursuivre son épanouissement personnel, tant qu’il respecte les lois et les droits des autres. Cela inclut des libertés fondamentales telles que l’autonomie, la créativité et la quête d’identité.
- Respect de la dignité et de l’intégrité physique et morale : Cela garantit à chaque citoyen une protection contre toute forme d’humiliation, de violence physique ou psychologique. L’interdiction explicite du clonage humain reflète un souci éthique visant à prévenir des manipulations génétiques pouvant menacer la dignité humaine.
De plus, en prohibant les tortures et les traitements inhumains ou dégradants, l’article établit une norme claire contre tout abus de pouvoir ou pratique qui porterait atteinte à l’intégrité des individus. Ces dispositions interdisent des actes tels que la violence d’État, les conditions de détention inhumaines, ou toute forme de mauvais traitement.
Enjeux et implications
Ces articles renforcent l’État de droit au Gabon en plaçant les droits humains au cœur du fonctionnement de la République. Ils visent à garantir un traitement équitable et respectueux pour tous, tout en instaurant un cadre légal pour protéger les citoyens contre les abus, qu’ils proviennent d’individus ou des institutions. Ces mesures traduisent également un engagement clair à aligner les lois nationales sur les normes internationales en matière de droits de l’Homme. Plusieurs articles dans la nouvelle Constitution soutiennent cet état de fait (articles : 20, 23 et 35).
Un tournant décisif pour le Gabon
La large victoire du nouveau projet de Constitution témoigne de l’adhésion des Gabonais à une vision ambitieuse de transformation sociale et politique. Les dispositions liées aux droits fondamentaux, comme le droit à la propriété, la protection de la jeunesse et l’emploi, traduisent une volonté de consolider la justice sociale tout en répondant aux aspirations de la population.
Ce Référendum marque une avancée significative pour le Gabon, renforçant les bases d’un État de droit moderne et inclusif. Les réformes adoptées pourraient non seulement améliorer les conditions de vie des citoyens, mais également servir d’exemple pour d’autres nations aspirant à des transformations similaires. Avec cette nouvelle Constitution, le Gabon ouvre une nouvelle page de son histoire, tournée vers le progrès et l’équité.