L’ancien premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze, président de la plateforme « Ensemble pour le Gabon », a vivement critiqué l’organisation et les résultats du récent Référendum Constitutionnel dans une conférence de presse du 18 novembre 2024 animée à Libreville. Selon lui, l’abstention record enregistrée est une victoire symbolique pour le camp du « NON’’. En refusant de se rendre massivement aux urnes, les Gabonais auraient exprimé un message clair de méfiance envers le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Pour Bilie-By-Nze, le peuple gabonais a utilisé l’abstention comme un moyen d’imposer le débat, contestant la légitimité du processus référendaire. Il dénonce des résultats manipulés pour masquer la montée en puissance du « NON », soulignant que les débats publics n’ont pas été équilibrés. « Le peuple a parlé par son silence, mais le gouvernement a choisi d’ignorer ce signal fort », a-t-il déclaré.
L’ancien Premier ministre met également en lumière de graves irrégularités électorales. Il accuse les autorités d’avoir utilisé des urnes non scellées et de pratiquer des bourrages d’urnes en faveur du « OUI ». Par ailleurs, il critique la persistance des banderoles et affiches du « OUI » dans les centres de vote et sur les véhicules, bien après la fin officielle de la campagne. Pour lui, ces pratiques obsolètes compromettent la transparence et la crédibilité du scrutin.
Face à cette situation, Bilie-By-Nze appelle à des réformes profondes du système électoral gabonais. Il préconise notamment de retirer au ministère de l’Intérieur l’organisation des élections, une mesure qu’il juge essentielle pour garantir l’impartialité des scrutins à venir. « Il est temps de rompre avec ces méthodes dépassées et de bâtir une véritable démocratie respectueuse de la volonté populaire », a-t-il insisté.
L’ancien Premier ministre est également très critique envers le CTRI, qu’il accuse d’avoir trahi les aspirations du peuple gabonais. Selon lui, cette trahison pourrait avoir de graves conséquences pour les dirigeants actuels s’ils ne rectifient pas leur trajectoire. « On ne trahit pas un peuple deux fois sans conséquences. S’ils ne se ressaisissent pas, ils pourraient subir le même sort qu’Ali Bongo », a averti Bilie-By-Nze.
Ce Référendum, loin d’unir la nation, à en croire Bilie-By-Nze, a mis en lumière les failles profondes du système politique gabonais. La défiance grandissante envers les Institutions, couplée à l’appel pressant de l’ancien premier ministre gabonais à des réformes, souligne la nécessité pour le CTRI de prendre des mesures décisives afin de rétablir la confiance et d’éviter de nouvelles crises politiques.