Gabon/Marchés publics : désormais le salaire minimum de 200 000 FCFA fixé sur les chantiers de l’Etat

Dans le cadre de son programme de réforme, visant à améliorer les conditions de travail des Gabonais, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a récemment annoncé une nouvelle mesure imposant aux entreprises ayant bénéficié des marchés publics, via le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) de garantir un salaire minimum de 200 000 FCFA à leurs employés.

Cette décision, selon les autorités gabonaises, a pour objectif d’améliorer les conditions de travail des Gabonais qui participent quotidiennement aux différents chantiers d’infrastructures à travers le pays. En effet, ces travailleurs, souvent exposés à des conditions difficiles, verront leurs rémunérations ajustées afin de mieux refléter la valeur de leur travail. La mesure intervient dans un contexte où le gouvernement cherche à réformer le secteur des travaux publics pour y apporter plus de transparence et de justice sociale. Le président Oligui Nguema a souligné qu’il était nécessaire de « rééquilibrer » les relations entre les entreprises du secteur privé et les travailleurs afin de créer un environnement de travail plus équitable et motivant.

Cependant, la mise en œuvre de cette mesure soulève des interrogations quant aux mécanismes de contrôle. Plusieurs acteurs devront jouer un rôle clé dans la vérification de l’effectivité de cette nouvelle règle. Les autorités publiques, à travers le ministère du Travail et la Direction générale des marchés publics (DGMP), devront renforcer les inspections sur le terrain.

Il est également envisagé, par le CTRI, de renforcer la coopération avec les syndicats, qui pourraient servir de relais pour signaler d’éventuelles violations des droits des travailleurs. Le secteur privé, de son côté, devra se conformer à cette exigence sous peine de sanctions. Les entreprises concernées par les marchés publics devront démontrer leur engagement envers la réforme, non seulement par la rémunération de leurs employés, mais aussi par la mise en place d’un environnement de travail respectueux et sécurisé.

Pour les travailleurs gabonais, cette nouvelle mesure est un signal fort. « C’est une avancée importante pour nous. Cela montre que le gouvernement commence à se soucier réellement de nos conditions de travail », a réagi un employé rencontré sur un des chantiers de l’Etat.

Néanmoins, les experts estiment que, pour que cette réforme soit véritablement efficace, il faudra également renforcer l’accès à la formation professionnelle, ainsi que garantir des mesures de sécurité et de santé pour tous les travailleurs impliqués dans la construction des infrastructures publiques.

Du côté des entreprises, la mise en œuvre de ce salaire minimum de 200 000 FCFA pourrait représenter un défi, surtout pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui pourraient rencontrer des difficultés à supporter cette charge salariale supplémentaire. Cependant, les autorités gabonaises ont assuré qu’elles mettraient en place des mécanismes de soutien pour les accompagner dans cette transition.

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