Libreville : la montée des esthéticiens ambulants inquiète

Dans le Grand Libreville, le phénomène des esthéticiens ambulants prend de l’ampleur. Ces soi-disant professionnels, munis de leur matériel, arpentent les rues de la capitale pour proposer des services de manucure et de pédicure à des prix attractifs. Si cette pratique séduit une clientèle soucieuse de réduire ses dépenses, elle suscite néanmoins des inquiétudes, notamment en matière d’hygiène. Le recours à du matériel parfois mal stérilisé pourrait, en effet, exposer les clients à des maladies transmissibles par voie sanguine, appelant de ce fait à une meilleure régulation du secteur.

Si aucun métier n’est dénué de valeur, la prudence reste essentielle face à certaines pratiques émergentes. Depuis peu, on observe une prolifération des esthéticiens ambulants, également appelés « coupeurs d’ongles ambulants ». Cette activité, autrefois réservée aux instituts de beauté, est désormais exercée dans les rues par des ressortissants étrangers, offrant leurs services à des prix très abordables. Si cette accessibilité séduit une large clientèle, ce phénomène soulève des inquiétudes sur les normes d’hygiène et les risques sanitaires associés, appelant à ainsi une réaction rapide et adaptée des autorités.

Armés de ciseaux, d’une bouteille de liquide moussant et d’un chiffon, les esthéticiens ambulants parcourent les rues et quartiers de Libreville à la recherche de clients. Pour moins de 500 francs CFA, ils proposent des prestations de manucure et pédicure accessibles, mais le plus souvent dans des conditions d’hygiène préoccupantes.

En effet, ces services sont souvent réalisés avec un seul et unique kit, exposant les clients à des maladies graves telles que le VIH/Sida et les hépatites. Bien que certains adeptes assurent que le matériel est désinfecté, le risque sanitaire reste élevé, mettant en lumière la nécessité d’un encadrement strict de cette pratique.

Dans le domaine des soins esthétiques, l’état de santé des clients étant souvent méconnu par les pratiquants de cette activité, le matériel utilisé peut dans ce cas devenir un vecteur d’agents pathogènes. De plus, l’hygiène des outils, indépendante de celle du professionnel, représente un risque accru pour les usagers. Il est donc essentiel que les esthéticiens ambulants accordent une priorité absolue à la sécurité sanitaire de leurs clients.

Face à cette situation, les autorités compétentes sont appelées à encadrer cette activité informelle qui menace la santé publique. Avec un nombre estimé à 51 000 séropositifs au Gabon en 2023, la prudence reste de mise. Les populations, quant à elles, sont invitées à faire preuve de responsabilité et à privilégier des services respectant les normes d’hygiène pour préserver leur sécurité.

Read Previous

Accident Lambaréné : poursuite des opérations d’extraction de la camionnette immergée

Read Next

Gabon : l’UE veut protéger la surexploitation de l’Okoumé

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *