
Le parti de la Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (Réagir) traverse une crise interne majeure à l’approche des élections. À l’origine du conflit, un groupe dissident mené par Jean Valentin Leyama conteste la direction actuelle, provoquant des accusations de népotisme, de favoritisme et de manipulation externe par des acteurs comme Félix Bongo, un ancien repris de justice basé à Brazzaville. Cette crise menace de diviser le parti et d’altérer ses fondements, selon son président intérimaire, Persis Lionel Essono Ondo.
Selon les statuts de Réagir, François Ndong Obiang, président statutaire du parti, avait nommé un intérimaire, Guy Roger Aurat, suite à son incompatibilité de fonctions après sa nomination comme premier vice-président de l’Assemblée nationale. Cependant, la gestion de l’intérim par Roger Aurat est devenue un point de discorde, avec des accusations de prise de décisions unilatérales et de non-respect des engagements collectifs. Essono Ondo a qualifié ces agissements de « coup d’État interne ».
L’un des principaux points de tension réside dans le changement de la ligne politique du parti. Jean Valentin Leyama et ses alliés auraient décidé, sans consultation, de positionner réagir comme l’opposition au Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Cette décision va à l’encontre des orientations définies lors des réunions du bureau exécutif, qui avaient opté pour un soutien au CTRI.
Essono Ondo accuse également le groupe dissident de manipulations, notamment par l’exclusion de membres du bureau exécutif des forums internes du parti. Ces pratiques, jugées anti-démocratiques, visent à museler les voix opposées à ce qu’il qualifie de dérive politique. La direction actuelle de Réagir insiste sur la nécessité de maintenir un fonctionnement basé sur la concertation et le respect des Statuts.
En réponse, Essono Ondo a saisi le tribunal de première instance de Libreville pour clarifier la légitimité des deux camps. Cette bataille judiciaire est perçue comme un test crucial pour l’avenir du parti et sa capacité à surmonter les crises internes. Le verdict, attendu le 4 décembre prochain, pourrait redéfinir la structure et les orientations de Réagir.
Au-delà des conflits internes, cette crise met en lumière les défis auxquels font face les partis politiques dans une période de Transition délicate au Gabon. Alors que les électeurs attendent des réponses claires, les dissensions internes pourraient affaiblir Réagir dans son rôle d’acteur politique majeur, à quelques mois de la prochaine Présidentielle au Gabon.