
L’inspecteur des services du ministère des Transports, Léandre Ntsagui, accompagné de l’Inspecteur général des services, le colonel Mouenzi-Mouenzi, a récemment organisé une conférence lors de laquelle il a lancé un avertissement concernant la délivrance de cartes professionnelles de transporteurs par certains syndicats, dont il n’a pas mentionné les noms. Il a également rappelé la réglementation en vigueur concernant la procédure d’obtention de la carte professionnelle de conducteur de taxi qui finalement ne serait pas respectée par certains d’entre eux.
La récente sortie de l’inspecteur des services semble probablement liée à celle d’Albert Bernard Bongo Essono, président de la Fédération gabonaise des syndicats des transporteurs et assimilés. Depuis près de six mois, ce dernier mène une campagne d’enrôlement des Gabonais à travers tout le pays, dans le but d’organiser des formations pour le métier de conducteur de taxi. L’objectif final de cette initiative est la délivrance d’une carte de transporteur. Cependant, cette démarche ne semble pas être du goût de l’Inspection des services, qui la qualifie d’« abus de confiance ».
« L’attribution des cartes professionnelles de transporteurs est encadrée par le décret 95 et une Commission spéciale, dirigée par le ministre des Transports, responsable de ce processus », a précisé Léandre Ntsagui, non pas sans souligner que cette commission confère à Loïc Ndinga Moudouma, et uniquement à lui seul, la légitimité pour signer les cartes professionnelles de transporteurs, sous réserve d’une délégation.
Or, selon ce dernier : « un bon nombre de cartes ont été délivrées par des syndicats », tout en s’interrogeant sur certains points essentiels, à savoir que : « les personnes ayant délivré ces cartes, possèdent-elles une délégation de service public ou une convention de concession ? Ont-elles le droit de délivrer des cartes à des particuliers ? De plus, détiennent-elles la légitimité de procéder au recensement des individus en leur promettant des cartes professionnelles de conducteurs de taxi ? ». La plupart de ces questions demeurent sans réponse.
De son côté, le ministère des Transports a d’ores et déjà averti que ces individus, qui affirment avoir enregistré plus de 13 000 personnes à travers le pays, n’ont obtenu aucune autorisation officielle pour agir en son nom. « Le ministère des Transports n’a jamais délivré d’autorisation permettant à ces personnes d’organiser des formations pour les futurs conducteurs de taxis. Nous collaborons uniquement avec des centres agréés », a expliqué l’inspecteur des services, en mettant en garde de nombreux Gabonais qui se sont précipités vers ces syndicats.
Léandre Ntsagui s’est interrogé sur le fait que : « ces 13 000 individus, qui se sont inscrits, ont-ils vérifié au préalable que la personne en charge du recensement dispose réellement d’une convention avec le ministère des Transports, dans le cadre du projet « Un Gabonais, un taxi » ? ».
Il a donc qualifié cette situation d’« abus de confiance » et a annoncé qu’il convoquerait prochainement ces personnes. « Nous allons rapidement organiser des convocations pour savoir en quelle qualité elles prétendent représenter le ministère des Transports », a-t-il indiqué, tout en exhortant les Gabonais à se protéger contre toute forme de manipulation.