
Depuis quelques semaines maintenant, plusieurs informations font état de supposés enlèvements d’enfants et d’adultes par des individus, qui se font passer pour des agents de force de défense et de sécurité. Les informations sont particulièrement relayées à travers plusieurs réseaux sociaux, tels que whatsapp ou Facebook, pour ne citer que ceux-là. Un contexte qui rappelle des mauvais souvenirs à la population gabonaise, notamment la période de mi-janvier 2020, où le même climat de psychose régnait, causé par des rumeurs autour de présumées disparitions.
Des notes vocales, messages ou encore vidéos, autant de moyens utilisés pour lancer l’alerte en vue de prévenir le maximum de personnes sur une supposée vague d’enlèvements. C’est du moins la mission que se sont assignés certains compatriotes, exaspérés par des évènements qui jusqu’à présent sembleraient « ne pas intéresser » les autorités compétentes, comme l’a affirmé un riverain de Libreville, qui a souhaité garder l’anonymat. Le mode opératoire qui serait employé par les présumés kidnappeurs aurait pu susciter la réaction des autorités gabonaises, quand on sait que les accusations sont directement portées sur les forces de défense et de sécurité.
En effet, dans plusieurs témoignages qui font le tour de la toile, il est fait mention de ce que les présumés kidnappeurs se font passer pour des agents de la Direction générale des recherches (DGR), parfois de la Brigade anti-criminalité (BAC). Un usage frauduleux des insignes desdites unités serait même à l’actif des présumés malfaiteurs. Autant d’éléments troublants qui devraient susciter la réaction des entités concernées, ou encore celle du ministère de la Défense et celui de l’Intérieur, car il en va de l’honneur de ces institutions étatiques, mais également d’une question de sécurité nationale et de cohésion sociale.
Nous avons le souvenir de la disparition d’un jeune garçon de 3 ans, Rinaldi Abagha, le 12 janvier 2020, à quelques kilomètres de Bitam, dans le Woleu Ntem, au nord du pays. Un épisode qui avait enflammé plusieurs villes du pays, dont les habitants réclamaient justice pour ce jeune compatriote, mais aussi une meilleure sécurité. Par ailleurs, du côté du quartier Belle vue 2, dans le 3ème arrondissement de la commune de Libreville, c’est un père de famille qui avait trouvé la mort sous le regard de ses enfants, confondu à un kidnappeur. Après avoir subi des sévices de tout genre, il avait succombé suite à ses blessures, laissant derrière lui une famille dans le désarroi.
Afin de ne pas connaître à nouveau une telle situation , il serait judicieux pour les autorités compétentes de prendre ce problème au sérieux, au risque de revivre pareille situation quatre (4) ans plus tard.