Couvre-feu au Gabon : l’armée ferait-elle dans l’abus de pouvoir au détriment des droits de l’homme ?

Les vidéos, récemment diffusées sur les réseaux sociaux et sur lesquelles on peut voir des compatriotes, hommes comme femmes, avec des crânes rasés, défraient la chronique depuis quelques jours. En effet, ces actes, que beaucoup qualifient de dégradants et humiliants, ont été perpétrés par nos Forces de défense et de sécurité à l’occasion d’une mission spéciale de terrain déligentée par leur tutelle et qui a pour objectif de combattre le grand banditisme dans le Grand Libreville. Des actions qui témoignent, selon l’opinion, d’un mépris absolu des droits fondamentaux des citoyens.

Si certains s’accordent à dire, à un moment donné, que l’armée a raison d’employer les grands remèdes face aux grands maux, en ce qui est de l’insubordination des populations au respect des mesures sécuritaires édictées par les plus hautes autorités du pays, d’autres, quant à eux, pensent que les pratiques récemment utilisées par les agents des Forces de défense et de sécurité sont loin de faire l’unanimité.

Car, beaucoup voient au fait d’avoir rasé les crânes des compatriotes, qui ont fait les frais de leur désobéissance au couvre-feu, comme un bafouement de leurs droits fondamentaux. Sans oublier que c’est l’usage d’un même rassoir qui aura le plus suscité de l’indignation au sein de l’opinion.

En effet, au-delà de l’humiliation dont ont été victimes les compatriotes, touchés par cette pratique presque ‘’barbare’’, il y a que certains d’entre eux ont soulevé des préoccupations par rapport aux risques sanitaires qui peuvent subvenir à la suite de l’utilisation d’un même outil d’entretien corporel. Surtout lorsqu’on sait que ledit outil est muni d’une lame tranchante capable de faire des entailles et provoquer des saignements en cas de coupure, dans un pays où le taux de prévalence au VIH/SIDA est suffisamment élevé avec environ 52 000 personnes atteintes de la maladie dont 2000 non identifiées à ce jour. Une pratique qui met donc clairement en danger la vie d’autrui.

Cependant, beaucoup estiment plutôt que d’user de ‘’violence physique’’, par des actes touchant à la dignité humaine, il serait judicieux, pour les autorités compétentes, d’instaurer des amandes pour les personnes qui enfreignent la mesure liée au couvre-feu. Ceci permettrait sans doute aux populations de revoir leur mode de fonctionnement par respect des mesures édictées par les plus hautes autorités.

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