
Au Gabon, l’inceste reste un tabou enraciné dans certaines structures familiales. Bien que la loi condamne cet acte, le malheur est de constater qu’il persiste dans certains cercles familiaux, bien dissimulé par le silence des victimes et favorisé par des résolutions à l’amiable plutôt que devant des instances judiciaires.
Lorsqu’un cas d’inceste éclate, les familles préfèrent souvent prioriser la préservation de leur image en évitant tout recours à la justice. Car, des questions comme : « veux-tu vraiment envoyer x en prison ? », renforcent cette attitude. En effet, ces affaires sont généralement traitées à huis clos, où les aînés ou chefs de famille s’improvisent juges, contribuant ainsi à minimiser la gravité de ce crime.
La gestion interne des affaires d’inceste illustre un système qui privilégie plutôt le silence des victimes que l’exposition des coupables. En agissant ainsi, les familles empêchent non seulement la justice de faire son travail, mais imposent surtout, aux personnes ayant subi ces affres, un fardeau émotionnel et psychologique, qui agit souvent négativement sur ces dernières, les enfermant dans un sentiment d’injustice et de culpabilité. Cette approche perpétue ainsi un cycle de souffrance et de non-dits.
Selon Greta Clarielle Marat-Abyla Tchandi, présidente de la juridiction pour enfants au Tribunal de Port-Gentil, cette pratique prive les victimes de justice et de reconnaissance. Pour elle, résoudre ces affaires au sein de la famille encourage l’impunité, laissant l’auteur libre de récidiver.
Pour combattre efficacement l’inceste, il est essentiel de sensibiliser la population sur la gravité de ce crime et sur l’importance de dénoncer les coupables. Les autorités gabonaises doivent également renforcer les dispositifs de protection des victimes et sanctionner fermement les règlements à l’amiable au sein des familles, des pratiques qui entravent fortement la justice de s’exercer pleinement. Une prise de conscience collective est donc indispensable pour mettre fin à ces injustices et protéger les générations à venir.