La Rédaction 
Lors de son discours à la Nation du 31 décembre dernier, le président de la Transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a annoncé une initiative ambitieuse visant à créer 163 000 emplois pour les jeunes gabonais courant l’année 2025. Cette annonce fait partie d’un plan de développement centré sur trois grands projets infrastructurels concernant notamment : le port en eau profonde de Mayumba, la ligne de chemin de fer Belinga-Booué-Mayumba et le barrage hydroélectrique de Booué. Ces projets sont présentés par le numéro 1 gabonais comme des leviers majeurs pour la transformation économique du Gabon et la réduction du chômage des jeunes. Cependant, au regard de ces défis on est tenté de se demander si cette annonce relève d’une ambition démesurée ou d’une certitude ?
Les trois projets annoncés par Brice Clotaire Oligui Nguema visent à renforcer les infrastructures du Gabon, tout en modernisant ses secteurs clés avec pour objectif de les rentabiliser au maximum pour le bien des Gabonais. En effet, le Port en eau profonde de Mayumba, par exemple, devrait permettre au pays de mieux se positionner dans les échanges commerciaux internationaux, et devenir une source d’employabilité des jeunes. La ligne ferroviaire, qui reliera les zones de production minière et agricole à des points stratégiques d’exportation, facilitant ainsi la circulation des ressources, en sera une autre. Le barrage hydroélectrique de Booué, qui vise, quant à lui, à fournir une énergie plus stable et renouvelable au pays ne sera pas en reste en ce qui est de la lutte contre le chômage.
Cependant, la question cruciale réside dans la qualification de la main-d’œuvre nécessaire pour la réalisation de ces projets. En effet, le Gabon souffre d’une insuffisance cruciale de main-d’œuvre qualifiée, notamment dans des secteurs techniques comme l’ingénierie. Pour que les 163 000 emplois soient réellement occupés par des jeunes locaux, des investissements dans la formation professionnelle sont indispensables afin que les compétences recherchées soient en adéquation avec les besoins. D’où la nécessité pour le gouvernement de mettre en place des programmes d’apprentissage et des partenariats, avec des institutions éducatives adaptées, pour former la jeunesse gabonaise aux exigences techniques de ces projets.
Par ailleurs, le financement et la gestion des projets annoncés représentent une autre paire de manche. Car, le gouvernement gabonais devra mobiliser, avec le soutien des partenaires financiers nationaux et internationaux, d’importants fonds pour garantir la réalisation de ces infrastructures dans les délais prévus. Bien que des partenariats publics-privés soient envisageables, la capacité de l’État à gérer efficacement ces financements reste cependant un autre point important.
En dépit des nombreux défis auxquels le pays pourrait faire face, les projets d’infrastructures envisagés par Oligui Nguema représentent donc une opportunité majeure pour l’avenir du Gabon. Si ces projets sont bien conduits jusqu’à terme, ils vont non seulement réduire considérablement le chômage des jeunes, mais aussi dynamiser des secteurs clés comme le transport, l’énergie et le commerce. C’est dans ce cadre que la mise en place d’une stratégie de gestion rigoureuse et transparente de ces projets, à tous les niveaux, sera déterminante pour leur succès. Le Gabon pourrait ainsi amorcer une nouvelle phase de son développement économique qui sera davantage orientée vers une industrialisation durable et l’amélioration du niveau de vie de sa population.
C’est pourquoi la promesse de création de 163 000 emplois constitue non seulement une promesse ambitieuse, mais surtout un défi réalisable pour la volonté politique et le dynamisme du président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema.
