Santé mentale/Conditions de prise en charge : un sujet toujours tabou au sein des ménages gabonais

La question relative à la santé mentale a toujours fait l’objet de plusieurs interprétations mais, surtout, de stigmatisation envers ces personnes, qui souvent se retrouvent en détresse sans un réel accompagnement ou prise en charge, tant de la part des familles ou de la société de façon générale.

L’une des raisons souvent évoquées pour justifier ses actes d’abandon, est le fait que nombreux sont les ménages qui peinent à accepter qu’un proche soit considéré comme étant déficient mental. La peur des jugements, le rejet de la société, constituent souvent un mixage d’éléments qui aboutit au déni de la situation, jusqu’à en faire un tabou. Ainsi, les proches de ces personnes en difficulté sanitaire, préfèrent se tourner vers des solutions ou explications liées au mysticisme, au fétichisme ou encore aux rites traditionnels. Ce sont là autant d’éléments qui convergent vers une même volonté, celle pour les parents des malades de chercher à tout prix à préserver leurs images au détriment de la santé de leurs proches en détresse.

L’autre point, et non des moindres, est le refus pour plusieurs personnes de faire recours à un spécialiste. D’aucuns considèrent le fait de solliciter les services d’un psychologue clinicien, par exemple, comme étant des pratiques réservées aux occidentaux, car en Afrique ce genre de situation n’est jamais le résultat d’un fait naturel et donc cliniquement traitable. C’est là une approche qui ne favorise pas toujours une meilleure prise en charge des patients atteints de démences, quand on sait que certains peuvent pourtant retrouver la vie normale après des séances de traitement avec des spécialistes de la question.

Au Gabon, les services de santé mentale sont certes peu connus, mais le manque de politiques claires n’arrange pas non plus les choses. Du coup, on se demande si les structures sanitaires existantes, peinent-elles à avoir des plans d’action types, en matière de santé mentale, ou ce sont les moyens d’exécution des politiques de lutte contre ce fléau qui font défaut ? Dans tous les cas, le problème reste d’actualité. Il serait donc louable de voir des initiatives gouvernementales aller dans le sens de trouver des solutions efficientes et efficaces, afin d’apporter des réponses pérennes à cette problématique devenue préoccupante, au regard du nombre de malades mentaux qui déambulent dans les rues de nos villes.

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