
Le Syndicat national des greffiers (Synagref) a annoncé, pour ce lundi 13 janvier 2025, une grève générale illimitée, à l’issue de son assemblée générale du 9 janvier dernier. Une décision qui surprend le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, qui affirme que les revendications des greffiers sont en cours de traitement. Selon lui, ce mouvement enfreint l’article 21 de la loi n°18/92 du 18 mai 1993, qui exige une conciliation préalable et la désignation d’un médiateur avant tout arrêt de travail.
Les revendications du Synagref s’articulent autour de quatre points principaux, à savoir : l’adoption d’un nouveau statut des greffiers validé le 7 janvier dernier et en cours de transmission au Secrétariat général du gouvernement, le reclassement salarial exceptionnel de 274 greffiers par décret présidentiel, l’établissement imminent des cartes professionnelles et l’acquisition des costumes d’audience actuellement en attente de règlement au Trésor public.
Malgré quelques évolutions sur les points de revendications, le ministre accuse certains membres du Synagref de nourrir des “desseins inavoués” et de poser des actes “antipatriotiques” visant à paralyser le système judiciaire en pleine période de Transition. Il rappelle que les négociations avec les syndicats n’ont jamais été interrompues et que des efforts significatifs ont été déployés pour améliorer les conditions de travail, notamment la dotation de véhicules pour 50 greffiers en chef.
Paul-Marie Gondjout a ainsi instruit les chefs de juridictions à faire respecter strictement la législation en matière de droit de grève. Il exige que les grévistes garantissent la liberté de travail aux non-grévistes et au personnel chargé du service minimum. Il rappelle également que les syndicats et grévistes pourraient être tenus responsables de tout débordement.
Alors que le bras de fer s’intensifie, l’incertitude plane sur les juridictions gabonaises, déjà confrontées à une surcharge de dossiers. Le Synagref, qui n’a pas encore répondu aux accusations du ministre, risque d’aggraver la situation de grève et compliquer les transactions judiciaires si le mouvement persiste. L’issue de cette crise dépendra donc désormais de la capacité des parties à renouer le dialogue et à trouver une solution concertée.