
À l’approche de la fin de la Transition politique au Gabon, qui a débuté le 30 août 2023 à la suite du ‘’coup de la libération’’, plusieurs acteurs politiques s’expriment pour évaluer les progrès réalisés jusqu’à présent. Parmi ces voix, celle de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) s’est particulièrement fait entendre hier. Dans un communiqué, les responsables de cette formation politique ont exprimé leur inquiétude face aux appels croissants en faveur d’une candidature du président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema à la prochaine élection présidentielle de 2025.
La CNR a fermement condamné tout appel en faveur d’Oligui Nguema, soulignant que cela pourrait nuire aux principes démocratiques sur lesquels repose la Transition en cours. En effet, les membres de cette coalition estiment qu’il est nécessaire que le processus de Transition s’achève dans le respect des engagements pris au départ, afin de favoriser un futur climat électoral qui soit transparent et équitable, sans favoritisme ni pression sur les candidats potentiels.
« Les appels à la candidature du président de la Transition et les velléités de conservation du pouvoir par les militaires sont de plus en plus perceptibles à travers les déclarations et les actes posés au quotidien », déclare le communiqué.
En plus des préoccupations concernant la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema, le communiqué met également en lumière des « défaillances » constatées dans plusieurs secteurs clés du pays. La CNR a pointé du doigt des insuffisances notables dans les domaines politique, économique et financier, ainsi que social et sécuritaire. Ces critiques sont illustrées par des évènements tragiques récents, notamment le décès du second maître Johan Bounda. Ce dernier aurait été torturé à la Direction générale de contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), un incident qui soulève des questions graves sur le respect des droits humains et l’état de droit au Gabon.
Partant de ces éléments, la CNR considère que les engagements pris par les autorités gabonaises ne sont pas respectés, bien que nous soyons à mi-parcours du processus de Transition. « Pour la CNR, les espoirs suscités lors du coup d’État du 30 août 2023 et lors du discours du 4 septembre 2023 prononcé solennellement, devant le peuple gabonais, par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, se sont vite étiolés », peut-on lire du communiqué.
Face à ces défis, la Coalition pour la Nouvelle République appelle donc à une mobilisation générale pour garantir que les aspirations démocratiques du peuple gabonais soient respectées. Ils insistent sur l’importance d’un bilan honnête et critique de cette période transitoire afin d’éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent dans le futur.