
Depuis plusieurs années, le paysage électoral au Gabon est marqué par des pratiques peu orthodoxes qui soulèvent des inquiétudes quant à la crédibilité des élections. Ces irrégularités sont particulièrement visibles lors des campagnes électorales, où un flux important de circulation de fonds est souvent observé. Ce phénomène soulève des questions sur la transparence et l’équité du processus électoral.
Les campagnes électorales au Gabon sont souvent accompagnées d’une circulation massive de fonds, ce qui peut être interprété comme une tentative d’influencer les résultats. Des individus, parfois liés à des partis politiques ou à un candidat en lice, multiplient leurs sorties dans les quartiers pour inciter les jeunes électeurs à se rendre aux urnes. Cependant, cette incitation ne se fait pas sans contrepartie. En effet, il est courant que ces jeunes soient rémunérés au moyen de quelques billets de banque pour leur participation, recevant en plus divers gadgets tels que des T-shirts et des casquettes. Ces pratiques créent un climat peu propice à la sérénité lors des élections qui se veulent être démocratiques.
Plus récemment, une nouvelle tendance a émergé. Il s’agit de l’incitation de nombreux primo-électeurs à l’enrôlement sur le fichier électoral, moyennant une somme d’argent allant de 5000 à 10 000 francs CFA. Les montants proposés peuvent atteindre jusqu’à 30 000 francs CFA, dans certains cas, notamment lorsqu’il faut procéder au changement de lieu de vote, un processus appelé « basculement ».
Toutes ces pratiques aux antipodes des aspirations de la vision que les Gabonais ont pour leur cher pays, soulignent un besoin urgent d’assainir, par des lois, la sphère politique nationale. Car, la dignité du peuple gabonais passe également par l’éradication de certaines habitudes, entretenues par des individus qui ont pour seul objectif d’occuper des postes de responsabilité, au mépris de l’intégrité du système démocratique vers lequel le pays tant.
C’est dans ce contexte qu’il est donc nécessaire que chacun joue sa partition pour venir à bout de ce phénomène de corruption électorale et de manipulation des citoyens, dont l’ancrage est si important que l’on est tenté de croire que cette pratique est désormais institutionnalisée au Gabon.