
Dans un récent entretien accordé au magazine Jeune Afrique, exercice auquel il se livre rarement, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a échangé avec Marwane Ben Yahmed, au Palais Rénovation du bord de mer. Au cours de cet échange, plusieurs sujets d’actualité ont été évoqués, notamment sur le bilan de la Transition, la dette gabonaise, la présidentielle d’avril prochain, l’éventuelle candidature d’Oligui Nguema et la question relative à la coopération militaire entre le Gabon et la France.
Le Camp De Gaulle, qui abrite de manière permanente quelques 350 soldats français, est l’une des dernières bases militaires de la France en Afrique. Pourquoi le Gabon a-t-il choisi de la maintenir alors qu’au Sahel notamment, les pays ont opté pour la rupture avec la France ?
« Il ne me revient pas d’apprécier ou même de commenter les actes souverains d’un autre pays. Parlons donc du Gabon, dont j’ai la charge. Je rappelle d’abord que la présence militaire française est le résultat
d’un accord entre la France et le Gabon », a précisé Oligui Nguema.
Aussi a-t-il ajouté :
« cet accord, renouvelable tous les cinq ans, arrivait à expiration il y a un an. Nous l’avons reconduit
pour une période exceptionnelle de 2 ans, afin de tenir compte de notre Transition, et pour travailler à un nouveau modèle. Comme vous le savez, la France a décidé de réorienter sa politique militaire extérieure sur le continent. Nous sommes engagés dans des échanges qui doivent conduire à ce nouveau modèle, dans l’intérêt des
deux parties ».
Le numéro 1 gabonais a également livré les grands points de ce processus en cours de finalisation :
« le Camp de Gaulle changera évidemment de nom. De même, il ne s’agira plus d’une base opérationnelle avancée comme aujourd’hui avec des fantassins et de l’armement blindé. […] Cela entraînera une réduction substantielle des effectifs qui ne seront plus composés que d’instructeurs à parité (75 Gabonais et 75 Français) », a déclaré Oligui Nguema à Jeune Afrique.
Enfin, le général de brigade Oligui Nguema a conclu ce volet de la présence des éléments français au Gabon en évoquant l’aspect organisationnel qui va désormais prévaloir :
« le camp devrait être cogéré par la France et le Gabon. Tout ceci est conforme aux discussions que nous avons eues avec Jean-Marie Bockel, l’envoyé spécial du président Macron, lors de ses deux passages à Libreville. C’est vous qui m’apprenez que je suis candidat. Je n’en ai pas manifesté l’intention à ce jour », a conclu le président de la Transition.