La Rédaction 
Jean-Rémy Yama, désormais une des figures importantes de l’opposition gabonaise, continue de faire entendre sa voix contre le pouvoir en place. Fidèle à sa ligne, il affirme corriger la gestion du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, avec la même rigueur que celle qu’il a eue avec Ali Bongo. Selon lui, la nouvelle Constitution adoptée en novembre dernier reste imparfaite et affaiblit la séparation des pouvoirs, comme en témoigne l’arrestation arbitraire d’un activiste pour une simple vidéo, preuve que la justice demeure sous l’influence politique.
L’opposant ne dénonce pas que les pesanteurs de la Transition en cours, il s’insurge également contre les failles du nouveau Code électoral, notamment l’autorisation pour un militaire en service de se présenter à l’élection présidentielle. « C’est inacceptable », tranche-t-il, estimant que cela remet en cause l’esprit démocratique du processus.
Il regrette aussi le fait que Brice Clotaire Oligui Nguema n’ait pas tenu à son engagement de céder rapidement le pouvoir aux civils, rappelant l’exemple d’Amadou Toumani Touré au Mali, qui s’était retiré après six mois de Transition.
Jean-Rémy Yama voit dans la montée en puissance des anciens soutiens d’Ali Bongo, autour du chef de l’Etat, un mauvais signal pour la démocratie gabonaise. Selon lui, la Transition, qui devait être une rupture, semble reproduire certains schémas du régime précédent. Cette situation alimente une désillusion croissante parmi la population, malgré la victoire du “OUI” au récent Référendum constitutionnel de novembre dernier. La détérioration des conditions économiques et sociales affecte la popularité du chef de la Transition, selon lui.
À l’approche de la présidentielle du 12 avril prochain, les tensions entre le pouvoir et l’opposition ne cessent de s’intensifier. Jean-Rémy Yama, interrogé sur son éventuelle candidature, reste prudent : « je prends les choses au fur et à mesure », déclare-t-il. Toutefois, à trois mois du scrutin, l’incertitude demeure, et la scène politique gabonaise semble plus polarisée que jamais.
