Sogatra/Salaires impayés : venu réclamer son dû, un agent fait un malaise et trouve la mort au siège de la société

La Société gabonaise de transport (SOGATRA), est en proie, depuis un bon nombre d’années déjà, à des difficultés financières et administratives. Une situation qui, malgré les changements opérés à la tête de cette structure publique, spécialisée dans le transport en commun, semble ne pas trouver une issue favorable de façon définitive et ne manque pas également de causer du tort à ses agents.

Confrontés à 2 mois de salaire et 11 mois de primes impayés, les pères et mères de famille, qui se déploient chaque jour pour assurer la survie de la SOGATRA, sont radicalement plongés dans une précarité sans précédent et ne savent plus à quel saint se vouer, tant le rythme cyclique des versements de leurs salaires et autres indemnités est offusquant. C’est dans cet univers chaotique que Serge Gnama, agent au servie technique de cette société, est décédé, il y a quelques heures seulement, après avoir fait un malaise à leur siège du camp de police.

Selon les témoignages de plusieurs de ses collègues, Serge Gnama, comme plusieurs d’entre eux d’ailleurs, est arrivé au siège social le matin, aux environs de 11 heures, pour initier, en compagnie des autres personnels, un mouvement d’humeur en vue de réclamer leurs primes et leurs salaires. L’objectif de cette descente était de rappeler aux responsables de la structure que leur situation avait assez duré et fallait trouver une solution imminente. Dans la mesure où, plusieurs d’entre eux font l’objet de menaces et de toute autre forme de pression de la part des bailleurs, sans oublier certains qui font face à des soucis de santé parfois complexes et bien d’autres charges diverses.

Selon un agent qui a requis l’anonymat : « nous n’avons pas reçu de salaire depuis 2 mois déjà, sans oublier les 11 mois de primes impayées, mais nous continuons pourtant à travailler. Notre dernière perception remonte au 30 décembre 2024. Mais il s’agissait là du paiement du mois de novembre et jusqu’à présent rien. Et ce rythme devient tellement habituel que ça n’émeut plus personne alors que nous souffrons au point d’en perdre la vie comme c’est le cas aujourd’hui avec notre collègue Serge Gnama. C’est juste triste », a-t-il confié visiblement sous le choc.

Précisons que les agents de la SOGATRA avaient prévu de lancer un mouvement d’humeur ce jour du côté du Trésor public, avant que le drame, vécu par le personnel de cette entreprise, ne survienne. Car, s’étant d’abord rendu au siège pour amorcer leur départ comme pour informer la hiérarchie de leur initiative.

Pour les collègues de Serge Gnama, son décès est le résultat de l’indifférence dont ils sont victimes depuis plusieurs années. En ce sens que si leurs revendications avaient été prises en compte à temps, ils n’allaient pas connaître la présente situation. Dépression, pression sociale et certainement soucis de santé, voilà autant de maux qui ont conduit à la perte de ce compatriote, selon eux. Un état de fait qui leur a emmené finalement à barricader la ruelle donnant accès à la SOGATRA.

Vivement que les plus hautes autorités de l’Etat se saisissent de ce dossier, pour que cette situation connaisse enfin son épilogue.

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