
Le professeur Noël Bertrand Boundzanga, enseignant-chercheur en littérature à l’Université Omar Bongo, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Dans un discours emprunt de force, il a critiqué sévèrement la gestion de la Transition menée par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Selon lui, la promesse d’un retour à un pouvoir civil, faite le 4 septembre 2023, s’est transformée en « trahison » et le système politique actuel reste dominé par les mêmes dynamiques que sous l’ancien régime.
Pour Boundzanga, les espoirs placés dans la Transition ont été anéantis par une mauvaise gouvernance et une absence de réformes structurelles. Il pointe du doigt des problèmes persistants comme les coupures d’électricité et d’eau, la paralysie de la justice due à la grève des magistrats, et une économie en crise. Il accuse le CTRI de ne pas avoir restauré les Institutions républicaines promises, telles que l’Assemblée nationale, le Sénat et la Cour constitutionnelle.
L’universitaire dénonce également les velléités politiques des militaires, qu’il accuse de vouloir s’accrocher au pouvoir au lieu de remplir leur mission première : garantir la sécurité nationale. Il s’inquiète d’une possible candidature du président de la Transition, qu’il compare aux dérives du régime Bongo-PDG. Selon lui, cela s’inscrit dans une tradition de manipulation politique visant à légitimer le maintien au pouvoir des dirigeants militaires.
Se présentant comme un homme du peuple, Boundzanga met en avant son enracinement dans la société gabonaise et son engagement en faveur d’un État plus juste et démocratique. Il souligne son parcours personnel, né dans un village reculé du Gabon, ayant grandi dans différentes régions du pays grâce aux affectations de son père. Pour lui, cette diversité d’expériences lui permet de comprendre les réalités de son pays au-delà des clivages ethniques et politiques.
Dans son discours, il insiste sur la nécessité pour les Gabonais de surmonter la peur et de se mobiliser pour un changement profond. Il évoque des récits historiques et culturels inspirants, affirmant que l’histoire n’est jamais écrite d’avance et que le peuple peut reprendre en main son destin. Il appelle ainsi à une prise de conscience collective pour éviter que la Transition ne se transforme en un énième épisode de confiscation du pouvoir par une élite restreinte.
Noël Bertrand Boundzanga se présente comme un candidat de rupture, prônant un retour aux valeurs fondamentales de la République et une meilleure gestion des ressources du pays. Il affirme que le Gabon a tout pour réussir, à condition de dépasser les divisions et de placer l’intérêt national au-dessus des ambitions personnelles. Son entrée en campagne marque ainsi une nouvelle étape dans la bataille pour la présidence, alors que le climat politique reste incertain.