Division au PDG : quelle fraction est réellement légitime à la tête du parti ?

Le flou qui règne au sein du Parti démocratique gabonais (PDG) semble ne pas toujours se dissiper, tant les incompréhensions et les divisions ne cessent de se multiplier, notamment en ce qui concerne la gestion de cette formation politique. Depuis la chute de son président, Ali Bongo ondimba, à la tête du Gabon, plusieurs tensions ont vu le jour, avec l’émergence de deux principaux bords. D’un côté, il y a les membres du PDG qui n’ont pas trouvé d’inconvénients à s’aligner derrière les nouvelles autorités gabonaises, notamment celles du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), avec à sa tête le général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema. Et de l’autre, nous avons le courant des hiérarques et Cadres du PDG, qui soutiennent toujours Ali Bongo ondimba, considéré, selon eux, comme l’unique président légitime de leur parti. Mais qu’en est-il réellement ?

Récemment, le courant des cadres et hiérarques du PDG a, une énième fois, effectué une sortie devant la presse, il y a un peu plus de 24 heures, dit-il, pour dénoncer ce qu’il qualifie d' »illégitime », après la mise en place d’un nouveau bureau exécutif, au sortir du Congrès extraordinaire du 30 janvier dernier. Avec à sa tête Ali Akbar Onanga Y’Obegue, comme secrétaire général de ce courant, suivi d’Arthur Benga Ndjeme, secrétaire général adjoint, de Noé Mesmin Kondon, secrétaire général adjoint 2, Sylvestre Zué Ndoutoume, secrétaire général adjoint 3, et de Francis Nkéa Ndzigue, rédacteur historique des statuts de l’ancien parti au pouvoir, cette fraction du PDG nourrit l’espoir d’obtenir justice, afin de rétablir l’ordre au sein de leur formation politique.

Sans détour, Ali Akbar Onanga Y’Obegue a fustigé la désignation de Blaise Louembe au poste de président du parti. Pour lui, il s’agit d’une ‘’forfaiture’’. Mais aussi, a-t-il ajouté : « le directoire désigné à la tête du parti, créé par feu Omar Bongo Ondimba, il y a 57 ans, est illégitime ». Avant de conclure en ces mots : « Ali Bongo Ondimba, est le seul président légitime à la tête du parti et l’unique personne habilitée, selon les textes fondateurs du PDG (statuts et règlement intérieur), à convoquer le congrès ».

Une approche qui vient donc remettre en question la légitimité du Congrès organisé le 20 janvier dernier, notamment en ce qui concerne les termes et conclusions de celui-ci. Le courant n’a pas manqué de dénoncer également la  » trahison » de certains membres de leur formation politique, après que ces derniers aient fait « alliance » avec les responsables de la chute du PDG. Des énoncés qui, sans aucun doute, selon les intéressés, avaient pour cible les nouveaux maîtres du Palais Rénovation du bord de mer.

Enfin, le secrétaire général du PDG, courant des hiérarques et Cadres, a rappelé le cadre juridique qui encadre la désignation d’un candidat au compte du PDG lors d’une élection présidentielle : « l’article 31 des statuts du parti prévoit que seul le président du PDG peut être candidat à la présidentielle. Toute autre candidature serait illégale tant que les statuts ne sont pas modifiés », a précisé le SG, Ali Akbar Onanga Y’Obegue. 

La sortie de cette fraction du PDG intervient quelques jours seulement après l’interview d’Ali Bongo Ondimba auprès de Jeune Afrique, où il a déclaré : « seul moi, en tant que président du PDG, avais la capacité de convoquer ce congrès. J’avais donné des instructions aux responsables du parti, mais ceux-ci ont agi de manière indépendante et se sont précipités d’aller prendre d’autres instructions au Palais », s’était-il exprimé.

C’est là une véritable bataille qui s’ouvre au sein de ce parti qui est visiblement en perte de vitesse et de repères. La question à se poser est la suivante : le PDG survivra-t-il encore au regard de toutes ces péripéties et fractions en son sein ? Car, laquelle de ces fractions est-elle vraiment légitime à ce jour pour pouvoir conduire ce parti et le revitaliser ?

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