
L’histoire politique du Gabon a toujours été marquée par plusieurs rebondissements, notamment lorsqu’il s’est agi des questions liées aux échéances électorales. Et ce n’est pas la présidentielle prévue pour le 12 avril prochain, qui va déroger à la règle, si l’on s’en tient à la récente communication du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, qui a annoncé les noms des quatre candidats qui devraient prendre part à la course vers le Palais Rénovation du bord de mer. L’un des moments forts de cette sortie du ministre Hermann Immongault est l’absence d’un candidat issu des rangs du Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancienne formation au pouvoir. C’est un fait « inédit », pour une formation qui occupe la scène politique gabonaise depuis plus de cinq décennies, bien qu’aujourd’hui suffisamment affaiblie.
À l’annonce dimanche 09 mars 2025 des résultats du processus de vérification et de validation des dossiers de candidature, par la Commission Nationale d’Organisation et de Coordination des Élections et du Référendum (CNOCER), une question a peu à peu suscité l’intérêt de l’opinion publique, au regard de ce qui se désigne désormais à ce jour comme la dernière ligne droite entre Alain-Claude Bilie-By-Nze, Stéphane Germain Iloko Boussengui, Joseph Lapensée Essingone et Brice Clotaire Oligui Nguema, les quatre acteurs politiques sont finalement les seuls à avoir reçu un avis favorable de la part de cette institution et qui devraient concourir pour l’élection présidentielle d’avril prochain.
Au regard de ce décor qui se dégage, experts politiques et citoyens de tout bord s’interrogent sur ce qui va être une grande première dans l’histoire politique du Gabon, à savoir la non-participation d’un candidat du PDG, quand on sait que ce parti a toujours été présent à chaque élection présidentielle au Gabon, depuis la première tenue sous l’ère du multipartisme, le 05 décembre 1993, à la faveur de l’adoption d’une nouvelle Constitution, deux ans plutôt, soit en 1991.
En effet, de 1993 à 2023, le PDG avait jusqu’ici pris part à toutes les élections organisées au Gabon, de la Présidentielle aux Législatives en passant par les Locales. Ainsi, comment expliquer que pour ce scrutin présidentiel du 12 avril 2025, ledit parti politique, encore appelé ‘‘la machine ou le rouleau compresseur’’, n’a-t-il pas présenté de candidat ? A-t-il simplement choisi de jeter son dévolu en faveur d’une tierce candidature pour pouvoir se refaire une santé politique ? La deuxième question parait être, dans le contexte actuel, la plus plausible.
Toutefois, au regard de cette exception qui nous est présentée cette année, d’aucuns pensent déjà à ce qu’ils qualifient « d’absence omniprésente », au regard des « tractations » qui, selon certaines sources, seraient en voie d’être mises en place par certains acteurs politiques, issus du PDG, qui garderaient toujours la main mise sur plusieurs bastions à travers le pays.
À en croire les analystes politiques, certains considèrent le retrait du PDG à la course pour la Présidentielle comme une stratégie visant à garder de l’avance sur ses détracteurs qui, pour la grande majorité, n’ont pas oublié les évènements qui ont « donné raison » aux militaires pour mettre fin au régime d’Ali Bongo Ondimba. Quoi qu’il en soit, à l’heure même où ce parti s’apprête à célébrer, demain 12 mars 2025, son 57ème anniversaire, la question de son absence à la Présidentielle continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.