Coopération militaire Gabon-France : réorganisation du Camp de Gaulle, qu’en est-il sur le terrain ?

La question relative à l’avenir des bases françaises sur le continent fait couler beaucoup d’encre et de salive à travers de nombreux pays africains, dont certains ont vu la coopération militaire avec l’hexagone prendre fin, à l’instar du Mali, du Niger et du Burkina Faso, les trois désormais réunis au sein d’une force commune ; celle de l’Alliance des États du Sahel (AES). Au vu de nombreux mouvements et débats observés, l’opinion nationale gabonaise s’invite également sur la table pour débattre de l’avenir du Camp de Gaulle de Libreville, base des éléments français au Gabon. Des interrogations qui naissent dans un contexte où l’Elysée avait annoncé une réorganisation des bases françaises en Afrique, dont celle de Libreville, pour un nouveau modèle de coopération militaire avec les pays partenaires.

En début d’année 2025, devant les ambassadeurs, le président Emmanuel Macron s’était exprimé par rapport à la réorganisation militaire française en Afrique, notamment au Gabon : « nous avons proposé aux chefs d’État africains de réorganiser nos présences. Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce. Et parfois, il a fallu pousser », avait-il indiqué devant les diplomates.

Avant de préciser pour le cas du Gabon que : « malgré le coup d’Etat militaire qui a renversé Ali Bongo à l’été 2023, les relations entre Paris et Libreville restent bonnes. Le retrait des militaires français se fait progressivement : début 2025, il ne reste au Gabon plus que 200 militaires français, contre 400 un an plus tôt. Leur mission est essentiellement de la formation auprès de l’armée gabonaise ».

Le camp historique de l’armée française sur le sol gabonais a été transformé en un pôle de formation mixte. La démonstration de cette nouvelle vision a été faite en mars dernier avec la tenue de l’exercice militaire dénommé Mbamba, qui s’est déroulé à Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié. Les soldats gabonais et français se sont retrouvés en brousse, autour du lac Bleu et à l’intérieur même de la ville. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre d’un exercice marquant la synthèse du partenariat entre le Camp de Gaulle, l’Ecole Nationale de Formation des Officiers de Mandilou (ENFOMA) et l’Ecole Nationale des Sous-officiers d’actifs de Mouila (ENSOA).

Pendant près de 36 heures d’exercice intense, mêlé entre démantèlement de sites d’orpaillage illégaux et prise d’assaut des bâtiments occupés par des ravisseurs. Un échange d’expérience que les représentants des deux pays ont salué, témoignant d’une coopération militaire au beau fixe entre Paris et Libreville. Il faut noter que plusieurs élèves officiers et sous-officiers gabonais, au sortir de l’exercice Mbamba, ont conclu un (1) mois au Camp de Gaulle, en vue de passer des formations de combat en milieu jungle et parachutisme.

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