
Nouvelle crise sociale au sein de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (C2N2I). Face à ce qu’ils considèrent comme un abandon de leurs intérêts, les agents de la société ont décidé de destituer les 12 membres du collège des délégués du personnel de Libreville. Ces derniers sont accusés de collusion avec le concessionnaire burkinabé Ebomaf, au détriment des travailleurs.
Cette décision est l’aboutissement d’un mouvement d’humeur grandissant parmi les agents, alimenté par des accusations croisées entre les salariés et le concessionnaire. Dans une lettre adressée le 22 mai 2025 à l’inspecteur spécial du travail, Carmélia Balingui, représentante du collectif des agents, a dénoncé une série de dysfonctionnements persistants et une posture de compromission adoptée, selon elle, par les représentants du personnel.
L’inspection spéciale du travail a donné une suite favorable à cette requête. En s’appuyant sur l’article 25, alinéa 2 de l’arrêté n°000147/MTEFP/SG/DGTMOE/DTR du 26 avril 2001, qui autorise la révocation des délégués via une pétition signée par la majorité des électeurs, l’inspecteur a validé la démarche des agents. L’analyse des signatures a confirmé cette majorité : 38 des 67 agents du site Port-Môle ont signé la pétition, tandis que sur le site de Libreville-Acaé, 56 signatures ont été recueillies sur 94 agents. Ces chiffres ont suffi à acter la destitution des délégués actuels.
L’inspection du travail a, par la suite, exhorté la direction générale de la CNNII à organiser, dans les plus brefs délais, le renouvellement du collège des délégués du personnel, dans le strict respect des dispositions légales en vigueur. Alors que le climat social reste tendu, cette décision marque une nouvelle étape dans le bras de fer opposant les agents à leur hiérarchie et au concessionnaire. Le futur scrutin s’annonce déterminant pour la restauration d’un dialogue social apaisé au sein de la compagnie.