Rudain-Frayse OKANA 
Si le conflit entre la Russie et l’Ukraine semble s’enliser depuis quelques années, celui-ci connait plusieurs rebondissements ces derniers mois, avec le costume de médiateur porté par le président américain Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. Dernier fait en date, la rencontre prévue ce jour entre le 47e président américain et son homologue russe Vladimir Poutine. Les deux hommes vont se retrouver pour un sommet en Alaska, une première depuis l’élection de Donald Trump. Une rencontre attendue, qui pourrait peser lourd dans l’avenir du conflit en Ukraine.
Du côté du Kremlin, la simple tenue de cette réunion est déjà une victoire diplomatique, car elle ouvre la voie à une perspective de sortie de crise. De fait, Vladimir Poutine espère obtenir un accord de cessez-le-feu, tout en conservant ses exigences. Il s’agit notamment du contrôle sur Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson, en plus de la Crimée, et de l’engagement de Kiev à renoncer à l’Otan et aux armes occidentales. Des conditions jugées inacceptables par l’Ukraine de Zelensky.
Pour Donald Trump, il s’agit ici d’une opération de sauvetage visant à afficher la volonté du milliardaire américain « d’arrêter la tuerie ». Ainsi, l’homme, qui se rêve en artisan de la paix et lorgne sur un prix Nobel, tempère toutefois ses ambitions : il estime à seulement 25 % les chances d’échec de ce sommet. L’ancien ambassadeur américain Daniel Fried avertit que Poutine pourrait devoir « revoir ses calculs » si Trump mène fermement les discussions.
Ce tête-à-tête, déjà qualifié d’historique, pourrait marquer un tournant décisif dans la plus grave crise militaire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Du côté de Kiev, plusieurs voix s’élèvent déjà pour dénoncer la tenue de ce rendez-vous, sans que le pays ne soit invité à la table des discussions. Aussi, la pression américaine sur le président Zelensky est mal perçue, car Donald Trump aurait proposé à ce dernier de céder certains territoires aux russes.
