
Le décès de Carole Minkoué Obame, survenu hier, mercredi 8 octobre 2025, au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), a provoqué une onde de choc dans l’opinion et au sein du corps médical. Âgée de 29 ans, la jeune femme, affectueusement surnommée « Coucoudé », a perdu la vie au lendemain de la naissance de son fils, un drame qui remet sur la table les carences du suivi postnatal dans les structures publiques gabonaises.
Selon les témoignages recueillis auprès des proches, l’accouchement s’était déroulé sans complications majeures. La mère avait même eu la force d’allaiter son enfant dans les heures qui ont suivi. Pourtant, au petit matin, la patiente a succombé, sans explication claire communiquée à la famille. La découverte, quelques heures plus tard, par les agents d’une maison funéraire, d’un placenta resté dans l’utérus de la défunte, a ajouté à la stupeur et renforcé les soupçons de négligence médicale.
En effet, une rétention placentaire est reconnue comme l’une des principales causes d’hémorragies post-partum, responsables de nombreux décès maternels en Afrique subsaharienne, nous l’expliquent les spécialistes en la matière.
Pour les proches, ce drame illustre une nouvelle fois le manque de rigueur dans le suivi des patientes après l’accouchement. « On a multiplié les ordonnances, mais aucun contrôle sérieux n’a été fait. Elle a été laissée seule », accuse un membre de la famille. De leur côté, certaines sages-femmes du CHUL évoquent une tension artérielle élevée qui aurait aggravé la situation, mais regrettent le déficit de communication autour du cas.
Au-delà de l’émotion suscitée par cette disparition, ce décès met en lumière un problème plus vaste : celui de la prise en charge postnatale dans les hôpitaux publics. Alors que le Gabon affiche des ambitions en matière de réduction de la mortalité maternelle, de tels drames rappellent l’urgence de renforcer la vigilance médicale et la disponibilité du personnel soignant dans les heures critiques suivant l’accouchement.
En attendant les éventuelles suites administratives et médicales, un nourrisson se retrouve orphelin dès ses premières heures de vie, désormais pris en charge par sa grand-mère. Carole Minkoué Obame, employée d’Olam à Ayémé Bokoué, laisse derrière elle une famille brisée et une question, jusqu’à quand devrions-nous, encore, faire face à ce genre de drame ?