Rudain-Frayse OKANA 
Au Stade Prince Moulay El Hassan de Rabat, le jeudi 13 novembre 2025, le Gabon a vu s’éteindre l’un de ses plus grands espoirs sportifs. Battues 4-1 par les Super Eagles du Nigéria après prolongations, les Panthères quittent les barrages du Mondial 2026, au terme d’un match haletant, héroïque par moments, mais cruellement frustrant.
Les hommes de Thierry Mouyouma, solides durant les 90 minutes réglementaires conclues sur un score de parité (1-1), ne verront donc pas la finale du tournoi qualificatif Zone Afrique. Ils échouent aux portes du dernier barrage intercontinental, prévu en mars prochain, où se jouera la toute dernière place africaine pour la Coupe du monde 2026, co-organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Un début de match maîtrisé, un rêve entretenu
Le Gabon y a cru. Longtemps. Dès l’entame, les Panthères imposent une intensité tactique remarquable face à un Nigéria timoré, attentif et très mesuré. Aligné en 4-3-3, Mouyouma mise sur ses cadres, un choix qui paye rapidement.
La bataille du milieu tourne en faveur du Gabon. Le duo axial Appindangoye–Ecuélé Manga, infatigable, bloque les assauts nigérians, tandis que les couloirs, animés par Oyono et un Ekomié étincelant, étouffent les transitions adverses.
Quelques actions offensives auraient même pu donner l’avantage au Gabon si Aubameyang et Bouanga, en manque d’inspiration, avaient converti leurs opportunités.
Un score qui bascule contre le cours du jeu
À la 78ᵉ minute, contre le fil d’un match pourtant bien maîtrisé par les Panthères, Adams profite d’une erreur d’Appindangoye et ouvre le score pour le Nigéria. Un coup de massue.
Mais le Gabon refuse d’abdiquer. À la 89ᵉ minute, Mario Lémina égalise sur une frappe contrée par un défenseur nigérian, faisant exploser de joie tout un peuple derrière son équipe. L’espoir renaît : tout redevient possible.
L’arbitre sud-africain renvoie les deux équipes dos à dos à la fin du temps réglementaire. Les prolongations s’imposent.
La chute brutale pendant les prolongations
L’usure physique se fait rapidement sentir côté gabonais. Les changements précipités de Ndong et Poko désorganisent un collectif déjà émoussé. En à peine vingt minutes, les Super Eagles font voler en éclat la résistance gabonaise.
Chidera Ejuke frappe le premier (97ᵉ). Puis Victor Osimhen assène un doublé express (102ᵉ, 110ᵉ). Le rêve des Panthères se délite définitivement.
Un échec lourd de regrets
Ce sont donc le Nigéria et la RDC, tombeuse du Cameroun dans l’autre rencontre (1-0), qui s’affronteront pour décrocher le ticket menant à l’ultime barrage intercontinental.
Pour le Gabon, l’histoire s’arrête là. Cruelle. Amère.
Thierry Mouyouma, qui n’a jamais réussi à battre une nation du top 20 africain avec les Panthères (Maroc, Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigéria), voit sa plus grande opportunité s’envoler. Une génération talentueuse, celle des trentenaires, ne disputera jamais la Coupe du monde, malgré un parcours éliminatoire remarquable.
