Une opération conjointe menée par la Direction provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo, la Police judiciaire et l’ONG Conservation Justice a permis, il y a quelques jours, l’arrestation à Makokou de quatre trafiquants d’ivoire en possession de 14 défenses d’éléphant. L’information a été rendue publique hier , mardi 18 novembre 2025, par l’ONG, qui a également annoncé l’interpellation, le même jour, de quatorze autres individus impliqués dans la vente illégale d’animaux dans la capitale provinciale.
Selon Conservation Justice, les quatorze suspects, tous de nationalité gabonaise tentaient d’écouler faune et trophées en violation flagrante des lois en vigueur. Parmi eux figure un récidiviste déjà condamné en 2019 et 2023 pour des faits similaires. L’ensemble des personnes interpellées a été placé en garde à vue dans les locaux de la Police judiciaire de Makokou, en attendant leur présentation devant le procureur spécial. En vertu de l’article 390 du Code pénal gabonais, les trafiquants d’ivoire présumés risquent jusqu’à dix ans de prison et une amende pouvant atteindre cinq fois la valeur des produits saisis.
Dans son communiqué, l’ONG souligne que ces interpellations « illustrent la persistance du braconnage dans les forêts gabonaises » malgré les efforts constants des autorités. « Cette énième arrestation démontre la détermination des services compétents face à l’ampleur de la criminalité environnementale », ajoute-t-elle.
Ces opérations surviennent alors que la COP 30 bat son plein à Belém, au Brésil, où les questions liées à la protection des forêts et de la biodiversité sont au cœur des discussions. Avec près de 95 000 éléphants et 88 % de son territoire couvert de forêts, le Gabon demeure un acteur central dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Luc Mathot, directeur exécutif de Conservation Justice, rappelle le rôle écologique crucial de l’éléphant. « Par son rôle de jardinier des forêts, il favorise la régénération naturelle et la croissance des arbres de gros diamètre et de forte densité », explique-t-il. « Chaque éléphant contribue chaque année à la séquestration d’importantes quantités de gaz à effet de serre, équivalentes aux émissions d’une quarantaine de véhicules».

