Alors que le Cameroun, depuis la proclamation des résultats de la dernière élection présidentielle, est en proie à des tensions post-électorales, certains acteurs politiques acquis à la cause du principal challenger du président élu Paul Biya, en la personne de l’opposant Issa Tchiroma, ont été interpellés depuis lors. Ce fut le cas de Anicet Ekane, dont le décès a été annoncé ce lundi 1er décembre 2025, alors même qu’il était toujours détenu dans les cellules du secrétariat d’État à la Défense à Yaoundé, rapporte RFI.
Anicet Ekane avait été interpellé le 24 octobre dernier à Douala. Très affaibli, ses avocats avaient donné l’alerte, au regard de la situation de dégradation de son état de santé, tout au long du week-end. Bien que des soins lui aient été prodigués au niveau de la garnison militaire, ces derniers semblaient insuffisants, comme l’a également fait savoir hier, dimanche 30 novembre 2025, le parti politique auquel il appartenait, Manidem. Dans un communiqué à forte connotation prémonitoire, un appel à son transfert de toute urgence dans une autre formation hospitalière.
La demande n’a pas connu de réponse favorable. Le parti avait déjà averti qu’il tiendrait pour principal responsable le régime, en cas de décès de Anicet Ekane, malheureusement nous en sommes arrivés là. Si l’information semblait au départ être une annonce de mauvais goût, celle-ci a, cependant, été confirmée par la famille du défunt. L’homme politique a passé 38 jours en détention, arrêté au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle qui a donné Paul Biya vainqueur, suscitant ainsi une vive protestation dans le pays.
C’est une figure emblématique de la scène politique camerounaise qui tire sa révérence, avec un engagement pour la liberté qui a vu ses premiers pas dans les années 90. Avec plusieurs autres acteurs politiques camerounais, il aura été de tout les combats. Dernier fait en date, le soutien apporté à Maurice Kamto et Issa Tchiroma.

