En 2024, le Gabon a enregistré 1928 décès liés aux accidents de la route, contre 2056 en 2023, soit une baisse de 7%, avec une moyenne de 128 cas en moins, selon les données de la Direction générale de la sécurité routière. Si l’on note avec satisfaction ces résultats, il faut tout de même revenir sur un phénomène qui, aujourd’hui, suscite des interrogations, au regard des risques encourus par les usagers. Il s’agit du port du casque de moto, dont l’usage semble être imposé uniquement aux motocyclistes » civils », quand dans le même temps, l’on assiste à travers les rues de la capitale gabonaise, Libreville, et même à l’intérieur du pays, à des scènes assez paradoxales.
Des agents en uniforme sont souvent aperçus sur des deux roues, seuls ou accompagnés, sans équipements de protection. Alors, d’aucuns se demandent si le port du casque est une exigence dont une catégorie de la population est exemptée, qui pourtant est soumise aux mêmes dangers sur la route.
Selon le règlement 2001-04- Code de la Route, de la Communauté Économique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale ( CEMAC), en son chapitre 2 portant sur les organes et équipements des véhicules à moteur, article 52, il est fait mention de ce que » le conducteur ainsi que le passager de motocycles doivent porter un casque de protection en tout temps et en tout lieu « . Si l’on s’en tient à la présente disposition, applicable à tous les États membres, on comprend que celle-ci ne fait aucune distinction entre les civils et les personnels des Forces de défense et de sécurité. Ainsi, le strict respect de la disposition demeure l’unique option.
Qu’en est-il dans les faits alors ? Sur le terrain, le sentiment le plus dominant est celui de la négligence. En effet, bien qu’il y ait souvent des contrôles pour rappeler aux motocyclistes la nécessité pour eux de porter des équipements de protection, l’engouement semble être différent lorsqu’il s’agit d’un individu appartenant à un » corps ». Ce que d’aucuns qualifient de soutien entre frères d’armes, est pourtant un acte qui pourrait au final coûter la vie en cas d’accident. Qu’on soit militaire, policier ou autres, les exigences en matière de sécurité sur la route s’appliquent au même titre que chez les civils. Le port du casque devrait être le premier réflexe, avant même d’allumer le conducteur de son deux roues.

