Haïti a accueilli hier, lundi 08 décembre 2025, un nouveau contingent de policiers kényans, alors que la situation sécuritaire demeure critique. Au total, 230 agents sont arrivés à Port-au-Prince dans le cadre de la Mission multinationale de sécurité (MMAS), pendant qu’une centaine d’autres, en fin de rotation, ont quitté le territoire, selon une source gouvernementale haïtienne citée par l’AFP.
Le Kenya, à la tête de cette force approuvée en 2023 par le Conseil de sécurité de l’ONU, poursuit ainsi son engagement dans la lutte contre les gangs, même si les résultats restent limités. La mission, censée atteindre 2 500 policiers, n’en compte pour l’heure qu’environ un millier, un effectif insuffisant face à l’ampleur de la violence.
Depuis le début de l’année 2024, les groupes armés ont renforcé leur emprise sur Haïti. Après la chute du Premier ministre Ariel Henry, ces organisations criminelles contrôlent désormais près de 90 % de la capitale, d’après les estimations des Nations unies. Meurtres, viols, enlèvements et pillages rythment le quotidien d’une population déjà fragilisée par une crise politique et humanitaire durable.
Face à l’urgence, une conférence internationale est prévue ce mardi à New York. Elle doit se pencher sur la mise en place d’une « Force d’élimination des gangs », nouvelle tentative de la communauté internationale pour enrayer une spirale de violence qui ne cesse de se durcir dans le pays le plus pauvre du continent américain.
Le renfort kényan, bien que significatif, illustre une nouvelle fois le décalage entre les besoins sur le terrain et les moyens réellement mobilisés pour tenter de stabiliser Haïti.

