Le Conseil des ministres qui s’est tenu au Palais Rénovation du bord de mer sous la présidence du Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema a servi de cadre pour l’adoption d’un projet de décret portant attribution, composition, organisation et fonctionnement de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF). Une décision qui vient concrétiser la volonté des autorités à mettre en place des leviers pouvant permettre au Gabon de répondre aux défis contemporains en matière de sécurité et de lutte contre le nouveau genre de criminalité. L’ANIF aura pour missions principales de faciliter la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et l’expansion des mouvements radicaux dans la sous-région.
A travers le communiqué final du Conseil des ministres, l’on peut clairement identifier le rôle important que devrait jouer l’ANIF, qui aura, toujours selon le communiqué, une autonomie lui permettant de remplir au mieux ses missions : « traiter et transmettre des informations en vue de la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ». Des ambitions clairement mises en avant, dans un contexte de menaces permanentes.
A travers l’Agence, c’est une guerre ouverte lancée contre les mécanismes favorisant la libre circulation des flux illicites. En outre, le texte soumis aux membres du Gouvernement par leur collègue, Henri Claude Oyima, ministre de l’Economie, par ailleurs Vice-Président du Gouvernement par intérim, cadre avec la vision normative partagée dans la sous-région, traduite par le fait que le décret ait été pris en application des dispositions de l’article 87 du règlement n°02/24/CEMAC/CM du 20 décembre 2024, portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme et de la prolifération en Afrique centrale.
Ainsi donc, le Gabon témoigne son engagement à s’aligner aux efforts de sécurisation de cette partie du continent. Comment sera composée la structure organisationnelle de l’ANIF ? Selon le communiqué, certains profils assez rompus à ce type de « missions » ont été privilégiés. Il s’agit notamment de : « un haut fonctionnaire détaché par le Ministère en charge des Finances, un Magistrat spécialisé dans les questions financières, et un haut fonctionnaire de l’Administration des Douanes spécialisé dans les enquêtes économiques et financières ». A ce dispositif seront ajoutés des services d’appui et des départements, peut-on lire à la suite de la présentation.

