Le syndicat des magistrats accuse Prosper Jonas Lola Mvou d’avoir usé de faux, en modifiant plusieurs dispositions du nouveau statut les concernant.
Le service minimum au niveau de toutes les juridictions de l’ordre judiciaire est suspendu en vigueur depuis le déclenchement, en décembre 2022, d’un mouvement de grève. L’annonce a été faite ce jeudi 8 juin 2023 à la presse, par Germain Ella Nguema, le président du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag).
Alors qu’ils semblaient parvenir à un compromis avec la Garde des Sceaux, en vue de la levée de leur mouvement déclenché en décembre 2022, les magistrats ont décidé de durcir le ton en stoppant le service minimum et en invitant ceux affectés à l’intérieur du pays à regagner Libreville.
Les raisons de ce durcissement se trouveraient du côté du Secrétariat général du gouvernement.
En effet, le Synamag accuse le titulaire du poste, Prosper Jonas Lola Mvou, d’avoir pris sur la modification du texte portant statut des magistrats en République gabonaise. « Le secrétaire général du gouvernement, dont le rôle est de veiller à la régularité juridique de l’ensemble des textes normatifs et individuels, a pris la décision unilatérale et historique de s’asseoir sur ledit texte et le ranger dans un tiroir », a indiqué Germain Ella Nguema.
« C’est face aux interrogations du Synamag qu’un nouveau texte, totalement différent du premier, vient d’être proposé à l’adoption du Parlement. Toutes les avancées visant à mettre un terme à la corruption ont été supprimées, comme si le gouvernement a choisi délibérément de continuer à clochardiser les magistrats », a-t-il ajouté. Non sans annoncer une plainte pour « faux en écritures », contre Prosper Jonas Lola Mvou auprès des juridictions compétentes.
Dans le détail, le Synamag espérait qu’il soit soumis à l’adoption du Parlement le texte ayant fait l’objet d’un consensus lors d’une commission paritaire. « Il ne lui restait que son évolution normale dans le circuit d’adoption des textes. En fait, après le quitus du Conseil d’Etat et son adoption lors du Conseil des ministres du 20 février 2023, il ne restait plus que le vote du texte par les parlementaires », s’offusque le président du Synamag.
Lequel a semblé laisser penser que les modifications apportées ont trait aux avantages pécuniaires. En décidant de radicaliser leur mouvement, les magistrats pourraient aussi obtenir la tête du secrétaire général du gouvernement.
«Alors que plusieurs textes connaîtraient des avancées dans des délais records, le nouveau statut des magistrats est en attente depuis cinq mois. Le Synamag pensait que cela était dû à la charge du travail de nos élus. Aujourd’hui, le pot-au-rose est mis à découvert», a conclu Germain Ella Nguema.
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[…] Elle est arrivée par le truchement de la secrétaire général du ministère de la Justice, qui n’est pas passée par quatre chemins pour mettre les syndicalistes devant leurs responsabilités. Assurant qu’au stade actuel des discussions et des solutions déjà apportées à leurs revendications, rien ne justifie l’entêtement des magistrats. […]