Si 41% des filles de moins de 25 ans y ont déjà eu recours, estimations des praticiens eux-mêmes, l’avortement n’en demeure pas moins interdit dans notre pays. Notamment lorsqu’il est clandestin, c’est-à-dire, pratiqué hors des dispositions légales.
En la matière, l’article 245 du nouveau Code pénal dispose que l’interruption de grossesse est autorisée « lorsqu’il a été prouvé que l’enfant conçu risque de naître avec des malformations physiques graves ou incurables, après avis d’un médecin; lorsque, sur avis d’un médecin, la grossesse compromet gravement la vie de la mère et lorsque la conception résulte d’une violation, d’un inceste, ou lorsque la femme enceinte se trouve dans un état de détresse déclaré à un médecin ». Les frais résultant de cet acte médical sont alors « à la charge du Trésor Public ».
Et le texte de préciser, sur les peines encourues : « Est punie d’un emprisonnement de deux ans au plus et d’une amende de 1.000 000 de francs au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement, la femme qui avorte ou qui tente d’avorter de sa propre initiative ou qui consent à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet ».
Des dispositions qui ne semblent convaincre personne, tant la courbe des avortements clandestins demeure ascendante au Gabon. Tout comme les drames liés à cette pratique. (2eme cause des décès maternels). Le ministre de la Santé, Guy-Patrick Obiang Ndong, les a d’ailleurs qualifiés de « véritable problème de santé publique » en février dernier.