Gabon : faut-il encore se réjouir d’obtenir le baccalauréat ?

L’actualité dans notre pays est dominée par l’organisation du baccalauréat, cet examen phare d’entrée à l’université. Si le parchemin conserve toute sa magie auprès des lauréats, ce n’est plus tout à fait le cas pour sa symbolique, et sa capacité à garantir des jours meilleurs. Du moins, pour ce qui est du vécu d’un étudiant apprenant au Gabon.

Avec des calendriers académiques en dents de scie dans les principales universités du pays (UOB, USS, USTM), des effectifs pléthoriques, des formations pas toujours adaptées au marché de l’emploi, une bourse devenue aléatoire, et des écoles supérieures dont l’accès se monnaie désormais plus qu’autre chose, tout est réuni pour que l’étudiant qui n’a pas de soutien, n’ait plus droit au bonheur.

Au rayon des manquements, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Dieudonné Moukagni Iwangou, décrivait d’ailleurs avec une rare clarté, l’abîme dans lequel se trouve l’université gabonaise. Il rappelait, en 2019, que notre pays disposait de 55 mille étudiants pour 12 mille places disponibles. Et qu’il fallait « l’équivalent de 3 universités Omar Bongo à construire » pour combler ce déficit.

Côté enseignants, le tableau est tout aussi sombre, avec un effectif global d’environ 1500 dans tout l’Enseignement supérieur soit une ration d’un enseignant pour… 3000 étudiants à suivre.

Depuis lors, le tableau s’est encore assombri, tant chaque année, des dizaines de milliers d’étudiants atterrissent dans nos écoles et universités, sans qu’en face, des amphithéâtres ne sortent de terre. C’est donc dans ce cadre que les bacheliers vont évoluer pour la plupart. De quoi se demander s’il faut encore réellement fêter le baccalauréat dans notre pays.

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