Même s’il n’était plus officiellement membre de la Majorité présidentielle, la candidature de Jean- Boniface Assélé, soutien de toujours du pouvoir en place, laisse interrogateur sur ses réelles motivations, mais aussi, sur la cohésion autour du chef de l’État, à quelques semaines des élections générales au Gabon.
À l’approche de l’une des présidentielles les plus indécises du Gabon, la dynamique autour du chef de l’État, portée par la Majorité républicaine et sociale pour l’émergence (MRSE), semble bien friable. Et pour cause, Jean Boniface Assélé , président du Centre des Libéraux réformateurs (CLR), et soutien de toujours du pouvoir en place, a annoncé ce jeudi sa candidature à la présidentielle d’août 2023. Se donnant pour mission de « redonner aux Gabonais leur dignité » d’une part, et de « sauver l’actuel président de la République » d’autre part.
Un démarche étonnante, alors qu’il y a de cela quelques jours encore, il annonçait seulement son départ de la Majorité, en sollicitant un accord exclusif avec le chef de l’État. Qu’est-ce qui a donc poussé le général de police à la retraite, et accessoirement oncle d’Ali Bongo, à franchir le Rubicon pour affronter son fils dans l’arène politique ? À l’évidence, l’accord souhaité n’a pas (encore) eu lieu. Histoire de réparer « les injustices » subies par son bord politique.
Cela fait en effet plusieurs années qu’Assélé s’insurge contre une gestion de la Majorité qui, au quotidien, ne profite qu’au Parti démocratique gabonais (PDG). Notamment lors de la conquête des sièges électoraux, où le parti au pouvoir fait fi de ses alliés, comme dans la répartition des postes, après des luttes communes (Mairies, gouvernement, etc ).
Cette colère, somme toute légitime, suffira-t- elle à porter la candidature d’Assélé jusqu’à la victoire ? Rien n’est moins sûr . Même si d’aucuns estiment que Tonton Associé est dans une logique d »‘enième marchandage politique », avec la technique du « attrapez moi ou je fais un malheur ».
Mais quoi qu’il en soit, sa défection, suivie de sa candidature à la présidentielle, feront date au sein d’une Majorité républicaine et sociale pour l’émergence qui n’existe, en réalité, que selon le bon vouloir du PDG.