Gabon : en raison de la grève des magistrats, avocats et détenus pris en otage ?

Faute de prestations, les poches de plusieurs avocats commencent à se vider. Tout comme des prisonniers en attente de jugement se voient contraints de subir cette situation.

Voici maintenant sept mois que le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) est en grève. Autant le dire, c’est le plus long débrayage jamais observé au sein d’une entité publique dans notre pays.

Une situation qui pénalise tout l’appareil judiciaire gabonais au niveau de son fonctionnement, avec d’autres victimes collatérales. D’abord les détenus préventifs.

Il faut savoir que la détention préventive consiste à incarcérer une personne présumée innocente, qui n’a pas encore été condamnée. Désignant la privation exceptionnelle de liberté d’une personne mise en examen, elle est prononcée pendant la phase d’instruction, avant toute condamnation.

Sa durée est en principe limitée à six mois pour les délits et à 2 ans pour les crimes. Au-delà de ces périodes, tout détenu préventif ou provisoire devrait pouvoir être situé sur la suite judiciaire de son affaire.

Mais le mouvement des magistrats déclenché depuis bientôt un an n’a pas permis la tenue d’une seule session criminelle, qu’elle soit ordinaire ou spécialisée. La dernière session ordinaire, la deuxième de l’année judiciaire 2021-2022, remonte à mai-juin de l’an dernier.

Elle avait malheureusement été tronquée en raison de la cessation d’activités par les avocats, qui dénonçaient l’arrestation et l’incarcération de leur confrère Me Iréné Mba Mezui à Port-Gentil, mêlé dans une affaire de soustraction frauduleuse d’une somme de 800 000 FCFA des comptes de la Société gabonaise de raffinage (Sogara). D’ailleurs, du fait de ce même mouvement, la session criminelle spécialisée n’avait pu se tenir.

Certains avocats interrogés sur la perduration du mouvement collectif des magistrats membres du Synamag reconnaissent que celui-ci les défavorise effectivement. Ils s’interrogent d’ailleurs sur les raisons de cet enlisement, en considération de ce que leurs revendications ont été satisfaites par le gouvernement.

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