Sapeurs pompiers : une faible présence qui inquiète

Ils ont pour mission de sauver les populations des incendies et des autres drames domestiques. Mais l’insuffisance des casernes sur le terrain, la faiblesse de leur outil de travail, l’urbanisation anarchique, sont autant de facteurs qui limitent l’efficience des sapeurs pompiers au Gabon, au-delà de leur lenteur d’intervention plus ou moins avérée.

Créé en 1966, le Corps municipal des sapeurs pompiers, devenu Corps des sapeurs pompiers en août 2010, est une des composantes des Forces armées dont la mission est « d’assurer en tout temps et en toutes circonstances, contre toute forme d’agression, la sécurité, l’intégrité du territoire national et la protection des personnes et des biens, en luttant contre les incendies ; en secourant et assistant les personnels; en apportant les secours nautiques, et en intervenant sur les faits d’animaux ».

Des missions importantes qui butent pourtant sur une présence limitée de ces soldats du feu sur le territoire national, avec, seulement, des unités dans quatre provinces du pays. À savoir, dans l’Estuaire (trois centres de secours), un centre dans le Haut-Ogooué, un dans le l’Ogooué-Maritime, et une compagnie dans le Woleu-Ntem. C’est dire qu’en cas de drame dans les cinq autres provinces du pays, les sapeurs pompiers seront dans la quasi impossibilité d’agir en urgence, comme il a souvent été donné de constater. Une triste réalité qui contraste avec l’existence même de ce corps.

Même dans le Grand Libreville, qui abrite plus d’un million d’habitants, les spécialistes du domaine estiment que « chaque arrondissement devrait bénéficier d’une caserne de pompiers ». Ce qui est très loin d’être le cas, les uniques casernes étant aux quartiers Bessieux, à Libreville, et à la Nomba, dans la commune d’Owendo. Un troisième site est en érection à Nzeng-Ayong, dans le sixième arrondissement de Libreville.

D’autres éléments limitent cependant l’opérationnalisation des sapeurs pompiers, comme le retard de certains sinistrés à donner l’alerte via le numéro gratuit 18, ou le numéro fixe 011 76 15 20. Mais aussi, les fausses et mauvaises alertes qui saturent la ligne (près de 103 fausses alertes enregistrées en 2019, sur 1287 sorties d’engins), les difficultés de circulation, et les constructions anarchiques, qui empêchent aux camions d’accéder à certains lieux d’intervention.

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