
D’un bout à l’autre des 9 provinces du Gabon, le « Tolibangando » est la langue préférée des jeunes gabonais. Dans les rues, quartiers et même dans les écoles et Universités, les jeunes de tout âge confondu, usent de ce langage pour se parler sans être compris de tous.
Très aéré et apprécié des jeunes gabonais, le langage argotique surclasse celle de Molière, qui semble être difficile à parler pour ces derniers. Les petits de 7 à 15 ans et au-delà, préfèrent se parler en code entre eux plutôt que d’utiliser le français.
En effet, le Tolibangando est un langage urbain gabonais, créé au début des années 1990. Il est utilisé pour parler de façon à ne être compris que par ceux qui la pratiquent. Issu d’un mixage de langues vernaculaires et de culture gabonaise, on y trouve également des termes empruntés à l’anglais tels que : « take(prendre), shoes( chaussure), states(USA); school (école), de l’espagnol mais aussi d’autres pays africains.
Le Tolibangando est un langage propre aux gabonais que seuls les initiés et certaines personnes qui la pratiquent comprennent. « Je wanda même quoi » pour exprimer un sentiment de joie ou de colère, « quand les niens sont arrivés, j’ai tcholis dans le nkama de la daronne (quand les policiers sont arrivés, j’ai fui dans la maison de maman) ». Autant d’expressions que seuls les initiés dans le domaine décryptent facilement.
Un langage qui autrefois était propre aux jeunes hommes, semble aujourd’hui devenir monnaie courante dans l’expression de tous les citoyens, précisément chez les femmes, qui pour se parler ou se moquer discrètement d’une personne l’utilisent. Le Gabon, petit pays de 2 284 912 millions d’habitants a su donner des couleurs au français en créant une langue propre aux citoyens.